Louise De Sousa : « Le Brexit constitue une grande opportunité pour la Tunisie et son économie »

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Interview avec son Excellence Madame Louise De Sousa Ambassadeur de Grande Bretagne en Tunisie

La levée de l’interdiction de la destination Tunisie est sans aucun doute une bonne nouvelle pour notre industrie du tourisme ?

Je vous invite à garder à l’esprit que le rôle du gouvernement britannique n’est pas d’empêcher ses citoyens de visiter mais de leur apporter les conseils nécessaires et les bonnes informations qui sont liées à leur sécurité. En 2015 Je me réjouis du dégrée de coordination entre nos deux pays contre la menace terroriste. Aujourd’hui nous voulons apporter notre soutien à la Tunisie pour qu’elle parvienne à relancer le tourisme car cela fait partie intégrante du partenariat stratégique que nous voulons développer entre les deux pays.

Quel doit être le rôle de la chambre mixte pour dynamiser le partenariat entre les deux pays ?

Le grand défi pour développer les relations bilatérales et de pousser vers une connaissance mutuelle des opportunités d’affaires qui s’offrent aux deux pays. C’est dans ce contexte qu’il est important de souligner le rôle que la chambre de commerce est appelée à jouer en vue de faciliter la valorisation de ces opportunités. Cela dit l’ambassade entretient des rapports intenses avec la chambre et ses membres pour promouvoir une diplomatie qui favorise notamment des partenariats d’affaires et de commerce entre les deux pays.

La Grande Bretagne a toujours joué un rôle important dans le développement du secteur de l’énergie en Tunisie mais depuis le départ de British Gas ce n’est plus tout à fait le cas ?

Je ne suis pas vraiment d’accord avec vous. Les compagnies britanniques continuent à jouer un rôle pour accompagner le développement du secteur des hydrocarbures en Tunisie. Cela est vrai dans la mesure où l’investissement de BG est continué par Shell sur la base d’un investissement mixte britannique et néerlandais. Il ne faut pas non plus oublier Petrofac qui est constitue un important investissement britannique en Tunisie. Et d’un autre côté j’aimerai vous faire part de l’intention d’un grand groupe britannique d’invertir dans les hydrocarbures en Tunisie s’appuyant sur les atouts qu’offrent les nouvelles technologies. Pour finir j’aimerai ajouter que des opportunités importantes existent aussi dans le domaine des énergies renouvelables ainsi que l’efficacité énergétique. Une coopération bilatérale dans ce domaine peut créer en Tunisie des projets à forte valeur ajoutée et favorises en outre l’emploi des diplômés du supérieur.

A quand une visite de Theresa May en Tunisie ou de Youssef Chahed en Grande Bretagne ?

Nous avons eu un rythme satisfaisant et très fructurieux de visites et de contact de rang ministériel et dans les deux sens ce qui a donné lieu et instauré un bon dialogue dans les domaines de la sécurité, des affaires étrangères et de l’économie.

Je souhaite souligner le fait que la question de Brexit n’a pas empêché le gouvernement Britannique de continuer et développer les relations avec le gouvernement Tunisien, au contraire c’est une opportunité de redéfinir les relations bilatérales entre les deux pays.

Ces négociations devront nous mener vers de nouveaux accords régissant un partenariat global entre les deux pays. Il est important de souligner que le Breixit constitue une grande opportunité pour la Tunisie et son économie.

La Tunisie cherche depuis quelques années à améliorer ses capacités anglophones dans le domaine de l’éducation et de l’entrepreneuriat ?

La Tunisie a pris ici une très bonne résolution car l’anglais est la langue qui domine les relations économiques internationales. C’est dans ce cadre que nous avons mis en place un plan d’action composé de plusieurs axes.

Actuellement nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère de l’éducation pour promouvoir l’apprentissage de la langue anglaise en milieu scolaire et dans toutes les régions du pays. Cette collaboration porte aussi sur les moyens susceptibles de moderniser et de renforcer les capacités des enseignants et de faciliter l’accès des enfants tunisiens à la langue anglaise.

Nous devons aussi œuvrer pour que les entreprises puissent trouver sur le marché de l’emploi les compétences qui maîtrisent la langue anglaise. Nous misons sur notre étroite collaboration avec la Chambre de Commerce pour encourager l’usage de l’Anglais dans le monde de l’entreprise ce qui est à même de lui donner une dimension internationale. Cela aura un impact plus que positif sur l’économie de la Tunisie. Sur le volet de l’entrepreneuriat la Grande Bretagne est plus que soucieuse d’apporter son soutien à la Tunisie via des actions menées en partenariat avec le ministère de l’emploi en Tunisie ou encore le programme Souk Attanmia initié par la Banque Africaine de Développement.

L’objectif de ces actions est d’accompagner les jeunes entrepreneurs et les aider à réussir la création de leurs projets. Nous œuvrons également pour renforcer la coopération bilatérale dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Cette coopération passe notamment par des actions spécifiques conjointement menées entre le British Council et le Ministère de l’Enseignement Supérieur.

A quand le retour de British Airways ?

Il s’agit là d’une décision commerciale que seule la compagnie British Airways est en mesure de prendre.

Quels sont les secteurs d’activité qui peuvent tirer vers le haut la coopération bilatérale ?

Nous avons entrepris et dans le cadre du Brexit des recherches pour identifier les secteurs qui façonneront nos nouvelles relations. Il y en a au moins cinq. Il s’agit des TIC, de l’éducation, de la santé, les énergies avec leur composante renouvelables et les services financiers. Mais il ne faut pas oublier l’agriculture et en particulier l’huile d’olive, les dattes ou les agrumes. Aux tunisiens de saisir les grandes opportunités que le marché britannique leur offre. Nous nous employons pour notre part à collaborer avec le Cepex pour permettre aux hommes d’affaires tunisiens d’avoir accès à une meilleure connaissance du marché britannique ses spécificités et ses règles de fonctionnement.

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