Louise De Sousa : « La maîtrise de la langue anglaise est un atout majeur dans une économie mondialisée »

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Louise De Sousa

Rencontre avec Louise De Sousa Ambassadrice de Grande Bretagne en Tunisie.

Quel est le rôle joué par la culture et l’éducation dans le renforcement des relations bilatérales entre la Tunisie et la Grande Bretagne ?  

Mondialisation oblige ; le monde de demain en général et celui du marché de l’emploi en particulier seront basés sur la diversité. Cela implique un renouvellement de l’éducation comme c’est le cas en Tunisie qui s’est engagée dans une vaste réforme de son système éducatif. Pour ma part et depuis mon arrivée en Tunisie, je me suis donnée pour mission de soutenir tous les efforts exercés pour répondre à la forte demande pour la langue anglaise en Tunisie et aider au développement de son enseignement. Il ne s’agit pas à mes yeux d’un simple effet marketing mais d’un véritable travail en profondeur. Il est clair aujourd’hui que la maîtrise de la langue anglaise est un atout majeur dans une économie mondialisée et portée par la révolution numérique. En Tunisie il y a une grande place pour la langue anglaise mais pas uniquement pour cette langue. Les tunisiens peuvent et doivent maîtriser plusieurs langues à la fois. Toutefois, il est indéniable que la langue anglaise reste fondamentale et possède un statut particulier dans la dynamique économique internationale.  Il reste que le futur c’est le plurilinguisme.

Comment se concrétise la coopération bilatérale dans le domaine de l’éducation ?

Nous travaillons étroitement avec le British Council pour appuyer  en Tunisie un enseignement de qualité s’agissant de la langue anglaise. Evidement qu’il existe dans votre pays plusieurs organismes qui enseignent l’anglais. Mais le British Council bénéficie d’un positionnement particulier dans la mesure où il agit et opère en  tant qu’ONG et donc avec un état d’esprit associatif et bénévole. Nous ne sommes pas dans une logique de business. Mais il y a lieu de préciser que le secteur privé a une place légitime et essentielle tant la demande  du marché est forte. De ce fait notre rôle c’est aussi d’appuyer et d’encourager les entreprises et les organismes qui dispensent un enseignement de qualité. Notre rôle en tant qu’ambassade c’est d’aider la Tunisie à développer un modèle économique inclusif.

C’est d’autant plus important que votre pays saisit l’importance de changer en  profondeur son modèle économique en intégrant les régions qui étaient jusque-là exclues et aussi les franges de la société qui sont dépourvues d’opportunités et notamment dans le domaine de l’éducation. Notre démarche s’inscrit pleinement dans cette logique des choses et se concrétise à travers le déploiement d’une politique de coopération avec le Ministère de l’Education. Cette coopération vise essentiellement à aider le Ministère pour qu’il puisse mener à bien sa réforme et son ambitieux projet de modernisation. Ce projet implique notamment la modernisation de l’enseignement de la langue anglaise et la réévaluation des méthodes employées jusqu’à présent. La réforme vise en particulier à généraliser l’enseignement de la langue à partir de la 4ème année primaire. Tous les enfants tunisiens quelque soit leur condition sociale ou leur région vont avoir le même accès pour apprendre et maîtriser une langue qui permet l’accès au monde numérique que nous vivons. Nous avons pour cela adhérer à un partenariat global et interactif qui implique et engage le ministère mais aussi les enseignants et les inspecteurs de l’éducation. Les enseignants, ont, dans ce contexte, fait montre d’un enthousiasme exemplaire à l’idée de pourvoir la meilleure éducation possible de langue anglaise à leurs élèves

Comment intervient British Council dans ce partenariat ?

Nous travaillons étroitement avec tous les professeurs d’anglais et qui sont au nombre de 4000 dans le cycle de l’enseignement primaire. Nous organisons des workshops thématiques et  spécialisés pour aborder de front les problématiques liées aux méthodes d’enseignement. Il ne s’agit plus de transmettre l’information mais « d’appendre à apprendre », la nouvelle méthodologie touche aux programmes mais repense également le rôle de l’enseignant. Il faut changer tout le logiciel en suscitant l’interaction  et la créativité en mettant en avant de nouveaux Soft Skills. Le British Council a pour mission de partager avec le ministère tunisien de l’éducation l’expertise britannique en matière d’éducation et d’enseignement. Et j’avoue à ce titre être profondément  impressionnée par le degré d’implication et d’engagement des enseignants et des conseillers pédagogiques tunisiens. Il est bien clair qu’il s’agit d’un programme qui s’étale sur le long terme et qui aura un impact bénéfique sur les générations futures.

De plus en plus « d’écoles privées britanniques » s’implantent et opèrent  en Tunisie. A quel niveau  s’effectue le contrôle pédagogique ?

Le ministère de l’éducation tunisien est souverain en la matière  et œuvre pour contrôler et accréditer ces différents établissements. L’ambassade n’entretient pas une relation officielle avec ces établissements et avec les écoles qui enseignent les programmes britanniques en Tunisie. Il faut savoir qu’en Grande Bretagne le système de l’éducation jouit d’une certaine autonomie. Mais il existe un système d’inspection et je sais que la British International School  of Tunis a passé l’année dernière et avec succès une mission d’inspection menée par une délégation britannique qui lui a octroyé une accréditation officielle. Mais je pense pour ma part que les parents ont un rôle crucial à jouer en se montrant vigilants et bien informés.

Qu’en est-t-il de l’immigration universitaire ?

Nous avons mis en place l’année dernière une commission mixte pour aborder les questions de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Cette commission réunit toutes les parties prenantes, le ministère, les professionnels, le secteur privé et les représentants des étudiants. Nous nous sommes fixés un délai de deux ans pour travailler sur trois axes. Il en est question du renforcement de la mobilité des étudiants dans les deux sens, le renforcement de la qualité des échanges et des protocoles, et enfin l’innovation dans les secteurs porteurs comme les TIC.

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