TABC-OIM : Atelier-débat sur « l’accès au travail des migrants dans les sociétés d’accueil »

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TABC et OIM

Placée sous l’égide du ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, cette manifestation qui a pour souci de faciliter l’intégration des étudiants africains ainsi que leur insertion professionnelle en Tunisie, a réuni autour d’une table-ronde des experts en migration dans le domaine de l’économie, du droit, des sciences humaines et sociales et autres partenaires gouvernementaux de la société civile.

Lors de l’ouverture des travaux, M. Bassem Loukil, président de TABC, a rappelé que l’un des objectifs de cette rencontre est de « faire de la migration une force en Tunisie ». Cela passe naturellement par la formation des jeunes migrants et leur intégration. Mais qui dit intégration dit amélioration des conditions d’obtention de la carte de séjour, la suppression des pénalités..

« Un tiers des étudiants africains en Tunisie considèrent que la Tunisie est un tremplin, mais aussi un endroit où l’on peut avoir une carrière dans les sociétés multinationales. Mais il importe d’abord de traiter un tabou qui consisterait à penser que les étrangers arrachent le travail des locaux« , a lancé Loukil. En témoignent les travaux de recherche en économie qui  montrent que les migrants ne représentent pas une charge pour les économies d’accueil, ne contribuent pas à augmenter le chômage et ne représentent pas non plus une charge pour les finances publiques du pays d’accueil.

La cheffe de mission OIM Tunisie, Madame Lorena Lando, après avoir rappelé la grande opportunité de débattre sur un sujet central que constitue l’accès au travail des migrants, a estimé qu’en 2017, le nombre de migrants internationaux a atteint 258 millions, soit une hausse de 41% par rapport à l’an 2000. Ainsi 3,4 % de la population mondiale est un migrant.

« Cette tendance à l’augmentation de la migration est visible en Tunisie où, en 2017, les migrants étaient au nombre de 57 700, soit une augmentation de 58,5% en 2000« , lance-t-elle.

Le président de l’AESAT, quant à lui, n’a pas manqué d’évoquer « un flou juridique » en soulignant la difficulté pour les étudiants étrangers de trouver du travail et attend de cet atelier des pas importants visant à mettre en place un dispositif réel pour permettre un accès facile au permis de travail pour les étudiants et autres « migrants ». Terme de « migrants » que récuse d’ailleurs l’Ambassadeur du Cameroun et doyen du corps diplomatique africain, qui lui préfère le terme « étrangers« , le premier ayant, selon lui, une connotation négative renvoyant « à l’image d’une personne qui se noie dans la Méditerranée en essayant de la traverser« .

En tant que pays d’émigration, la Tunisie devient de nos jours un pays attractif de destination. Cet atelier a été une occasion de débattre sur les effets de l’immigration sur les performances économiques et les finances publiques de la Tunisie, le cadre législatif relatif à la main-d’œuvre étrangère en Tunisie, les perspectives de la mobilité des personnes entre la Tunisie et l’Afrique au sud du Sahara…

En soutenant l’argument que la migration est un facteur de développement durable, le Dr Ekrame Boubtane, expert en migrations internationales, a présenté une vue d’ensemble des effets de l’immigration sur les performances économiques en offrant à la Tunisie une perspective pour l’emploi et la croissance.

Une vision exhaustive du droit du travail et de la réglementation pour les travailleurs étrangers en Tunisie a également été présentée par un expert juridique. Tandis qu’un expert en sociologie a évoqué une vue d’ensemble de la société tunisienne actuelle, des facteurs liés aux caractéristiques sociaux dans l’acceptation vers l’intégration des migrants et la cohésion sociale en Tunisie.

Bref, l’un des objectifs pertinents de cet atelier a été de donner aux migrants et aux sociétés des moyens en faveur d’une pleine intégration. Mais aussi et surtout d’éliminer toutes les formes de discrimination et encourager un débat public fondé sur l’analyse des faits. Et ce, en  faisant évoluer les mentalités et en essayant de changer la perception négative que l’on a des migrants. Il s’agit là d’une condition sine qua non pour une meilleure intégration professionnelle des migrants, étudiants et autres travailleurs dans nos murs.

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