Banque Mondiale : « Des systèmes de migration plus résilients sont essentiels au bien-être socioéconomique en Méditerranée »

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Banque Mondiale

La Banque mondiale vient de dévoiler un rapport, intitulé « Construire des systèmes de migration résilients dans la région de la Méditerranée : les leçons de la COVID-19 ».

« Les restrictions de déplacements dues à la pandémie de COVID-19 n’ont interrompu qu’en partie les flux migratoires dans la région méditerranéenne, » indique la Banque mondiale, exhortant les pays à mettre en place des systèmes de migration plus résilients pour mieux résister aux chocs futurs.

Le rapport appelle à une meilleure coordination, tout au long du cycle migratoire, entre les pays d’origine des migrants et ceux de destination. 

Il souligne également la nécessité de mettre en place de nouveaux mécanismes pour simplifier automatiquement les procédures de recrutement de travailleurs étrangers essentiels en cas de choc (à l’instar de la pandémie) et pour accorder aux migrants un meilleur accès aux services sociaux et aux services de l’emploi pendant les crises.

Dans les pays de l’Union européenne (UE) situés au nord de la Méditerranée, les migrants représentent entre 8 et 37 % de la main-d’œuvre occupant des emplois peu qualifiés et essentiels (agents d’entretien, ouvriers du bâtiment, opérateurs de machines, auxiliaires de vie…), et plus de 6 % des travailleurs dans les secteurs des technologies de l’information et de la communication, des sciences et de l’ingénierie, de la santé et de l’éducation. 

Toujours selon le rapport, les entraves à la mobilité des migrants créées par la pandémie ont aggravé, dans les pays d’accueil, les pénuries de main-d’œuvre touchant déjà, tous niveaux de qualification confondus, le secteur agricole, l’industrie de la construction, les professions médicales et les soins à la personne. 

En France et en Espagne, les migrations permanentes ont diminué respectivement de 21 % et 38 % entre 2019 et 2020, tandis qu’en Italie, les migrations saisonnières baissaient de 57 %. En Arabie saoudite, le nombre de visas de travail délivrés au second semestre de 2020 a chuté de 91 % par rapport à la même période en 2019. 

En 2020, les personnes ayant emprunté la route la plus meurtrière vers l’Europe — de l’Afrique du Nord à l’Italie — étaient près de 2,5 fois plus nombreuses qu’en 2019, tandis qu’une augmentation du nombre de migrants arrivés en Europe en passant par les îles Canaries entraînait un doublement des décès au cours des huit premiers mois de 2021 par rapport à la même période en 2020.

Les migrants ont aussi été confrontés à d’importantes perturbations sur le marché du travail : les taux d’emploi ont connu une baisse plus importante parmi les migrants que chez les nationaux, notamment à Chypre, en Grèce, en Italie et en Espagne, ce qui a entraîné des interruptions temporaires des envois de fonds aux proches restés au pays. 

« Le choc persistant de la pandémie a créé un besoin urgent de politiques plus progressistes. Il offre aux pays du nord et du sud de la Méditerranée une occasion de renforcer leur coopération et de construire des systèmes migratoires tournés vers l’avenir, qui favoriseront une intégration économique indispensable pour parer à de nouvelles crises.», conclut Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

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