Mehdi Mahjoub : « La Tunisie est l’un des pays les plus taxés au monde dans le secteur automobile »

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Entretien avec Mehdi Mahjoub, directeur général de City Cars et membre de la Chambre nationale des Concessionnaires.

Quel impact de la nouvelle loi des finances sur la croissance du secteur ?

L’impact de la nouvelle loi des finances est désastreux pour le client qui devra supporter plus de taxes pour acquérir une voiture, son moyen de mobilité et parfois, son outil de travail.

La voiture est le moyen le plus souple de la mobilité contemporaine, laquelle représente le signe le plus emblématique des sociétés modernes.

Elle est utilisée souvent pour un usage professionnel comme taxi, louage, voiture de service par les entreprises et les Administrations et voiture de location.

Faute d’un service de transport en commun digne de ce nom, les particuliers sont obligés de se déporter sur la voiture personnelle pour se déplacer quotidiennement.

Les grosses cylindrées qui servent de base au mythe de produit de luxe qui colle en Tunisie à la voiture particulière, ne représentent en fin de compte que 6% des importations des concessionnaires.

La Tunisie est l’un des pays les plus taxés dans le secteur automobile, l’Etat récolte entre 25% et 65% du prix de la voiture sous forme de : droit de consommation, TVA, frais de carte grise et impôts.

Il est utile de remarquer que généralement ceux qui colportent le mythe de «la voiture produit de luxe», possèdent des voitures personnelles. Moralité : ce qui est permis pour eux est mauvais pour les autres.

Faut-il amender le régime FCR ?

Comment promouvoir la voiture électrique en Tunisie ?

Le droit à l’FCR est indiscutable, c’est le commerce de ce droit et de ce privilège qui pose problème. Toutes les autres voitures qui jouissent d’un privilège douanier (Voitures populaires, Agences de voyage, Taxi, Louage…) présentent une incessibilité variant entre 2 et 5 ans. Cette incessibilité évite depuis des années la spéculation et le commerce de ces privilèges. Aussi, les importations des voitures dans le cadre du commerce de la FCR ne protègent pas le consommateur final : garantie, maquillage des voitures, services… C’est pour cela qu’on ne devra pas réinventer la roue, il faudra garder ce droit en imposant une incessibilité d’une ou de deux années. Le ministère du Commerce doit, de son côté, surveiller l’application stricte du cahier des charges pour le commerce des voitures d’occasion.

Pour encourager l’importation et l’achat des voitures électriques, il faudra tout d’abord, préparer les textes de loi régissant l’homologation de ces voitures (absents jusque-là), avoir une taxe à l’importation réduite, voire nulle et, donner des subventions pour le remplacement des voitures ordinaires par une électrique. Finalement, il faut préparer une infrastructure et un réseau de charge dans les stations, parkings… A terme, l’Etat ne pourra qu’être gagnant pour alléger la facture de consommation énergétique.

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