Abdelkader Boudriga, président du cercle des financiers tunisiens, tire la sonnette d’alarme sur la situation économique de la Tunisie.
S’exprimant sur les ondes d’Express FM, il estime que la Tunisie peine à élaborer des stratégies économiques solides en l’absence de données fiables. Preuve en est, l’impossibilité de prévoir avec certitude le taux de croissance du troisième trimestre 2024, a-t-il souligné. Abdelkader Boudriga a également expliqué que les chiffres actuels sur l’investissement ne reflètent que des intentions, loin d’une réalité tangible.
Le président du cercle des financiers tunisiens estime que le modèle économique actuel limite la croissance de la Tunisie à environ 3%. Or, pour créer des emplois décents en nombre suffisant, il faudrait viser un taux de croissance d’au moins 6%, a-t-il déclaré.
Dans ce contexte, l’expert s’est penché sur l’économie à impact, estimant qu’il s’agit de la voie à suivre. Ce modèle de développement, qui vise à créer une valeur ajoutée sociale et environnementale, ne doit pas se cantonner aux régions intérieures mais doit également inclure les grandes villes qui ont aussi leur rôle à jouer. La Tunisie dispose d’un potentiel immense pour devenir un hub numérique de premier plan, a-t-il souligné, déplorant le fait que de nombreuses startups préfèrent s’installer à l’étranger en raison de contraintes réglementaires.
Face à ce constat, Boudriga plaide pour une révision en profondeur des législations, notamment du code des changes. Il prône une approche plus incitative que répressive pour stimuler l’entrepreneuriat, en particulier chez les jeunes. Les professions indépendantes, comme le consulting et le freelance, devraient également être encouragées.