
L’excédent de la balance commerciale alimentaire tunisienne s’est considérablement contracté entre mai 2024 et mai 2025, passant de 1 584,2 millions de dinars (MD) à 744,2 MD, selon les dernières données publiées par l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI).
Le taux de couverture, chute de 153,6 % à 125,7 %.
Cette dégradation résulte du ralentissement des exportations, en particulier celles de l’huile d’olive, des dattes et des produits de la mer. L’huile d’olive, a vu ses ventes à l’étranger reculer de 28,9 %. La chute des recettes d’exportation de l’huile d’olive s’explique par l’effondrement de son prix moyen à l’export, désormais établi à 12,81 dinars le kilogramme, soit une baisse de 52,8 % sur un an.
Les exportations de dattes ont fléchi de 16 %, tandis que celles des produits de la pêche ont chuté de 23,6 %. Cette tendance s’est imposée malgré une baisse parallèle des importations de certains produits de base, à l’instar des céréales (-14,9 %), du sucre (-56,1 %) et des huiles végétales (-18,7 %).
Les prix de produits de la mer ont enregistré un léger recul de 1,4 %, alors que les dattes enregistrent une hausse de 2,1 % et les agrumes progressent de 19,8 %, par rapport à la même période de l’année précédente.
Sur le plan global, les exportations alimentaires tunisiennes ont affiché une baisse de 19,7 % en valeur, alors que les importations ont reculé plus modestement, de 1,9 %.
Côté importations, le blé dur a vu son prix baisser de 18,8 %, tandis que le blé tendre a reculé de 1,2 %. À l’inverse, le prix de l’orge a progressé de 5,9 % et celui du maïs de 8 %. Le sucre, quant à lui, enregistre une diminution de 29 % de son prix, contrastant avec l’augmentation des coûts des huiles végétales (+19,5 %) et des produits laitiers et dérivés (+14,1 %).
Les importations alimentaires représentent désormais 8,2 % du total des importations nationales, tandis que les exportations alimentaires pèsent 13,6 % dans les exportations globales. Malgré son recul, l’excédent de la balance commerciale alimentaire continue à jouer un rôle modérateur sur le déficit global du commerce extérieur, qu’il contribue à réduire de 8,9 %.
Cependant, ce soutien reste insuffisant face à la dégradation plus large de la balance commerciale du pays. En effet, à fin mai 2025, le déficit global atteint 8 367,2 MD, en hausse de 30,5 % par rapport à la même période de l’année précédente.