Le groupe d’étude DTA-MAP-SETEC a présenté les grandes lignes du projet portuaire et urbain d’envergure baptisé « Terminal RO-PAX Bizerte Sud-Zarzouna », lors du Forum régional sur le partenariat public/privé (PPP) en Afrique du Nord, organisé à Tunis par la Banque Africaine de Développement (BAD), la Caisse de dépôt et consignations (CDC) et l’Instance Générale de Partenariat Public-Privé (IGPPP), autour du thème « Pour une croissance durable et inclusive ».
Ce projet, d’un investissement total de 216 millions d’euros, qui se fera à Bizerte, vise à créer un port moderne et numérique doté des dernières avancées technologiques en matière de gestion et d’interconnexion des opérations portuaires.
Dans une interview accordée à l’agence TAP, Borhane Dhaouadi, chef de projet, a souligné que ce partenariat public/privé vise à diversifier l’offre portuaire de Bizerte – Menzel Bourguiba, renforçant ainsi les échanges et les flux logistiques entre les deux rives de la Méditerranée, avec des services modernes destinés aux professionnels et aux particuliers.
Ce projet de développement économique intégré, qui sera partiellement situé sur la rive sud du canal de Bizerte et sur la baie du terminal pétrolier, augmentera l’attractivité et la capacité portuaire de Bizerte.
Il servira d’exemple de terminal moderne et digital capable de s’adapter aux exigences environnementales en évolution constante, en privilégiant des équipements moins polluants, tels que l’électrification des navires à quai et l’utilisation de bateaux fonctionnant au gaz naturel liquéfié (GNL).
Le projet comprend un terminal portuaire polyvalent pour les remorques, les engins non accompagnés, les voitures, les passagers et les croisières, ainsi qu’une composante immobilière importante destinée à équilibrer les investissements considérables liés aux infrastructures portuaires.
Le Terminal RO-PAX devrait créer plus de 2 000 emplois directs et indirects.
Son financement sera assuré par un groupement d’institutions financières internationales privées, avec la participation potentielle d’organismes de financement tunisiens, qui se concentreront principalement sur le financement de la composante immobilière.
La date de début des travaux sera fixée une fois que l’accord définitif de l’État sera obtenu.
Un accord de principe a déjà été notifié par l’Office de la Marine Marchande et des Ports (OMMP) le 29 décembre 2022.
Après la finalisation du financement, les travaux, d’une durée estimée à 24 mois, pourraient commencer à partir de janvier 2025.
Cependant, le lancement officiel des activités ne pourra pas avoir lieu avant janvier 2027.
Il convient de souligner que la réalisation de projets de cette envergure nécessite généralement au moins 4 ans d’études et de travaux pour les projets privés, et au moins 10 ans pour les projets publics.
Lorsqu’on lui a demandé de préciser la spécificité de ce projet par rapport à la Marina de Bizerte, Borhane Dhaouadi a expliqué qu’il s’agit d’un port commercial avec une composante passagers et croisière, totalement différente de la Marina de Bizerte.
Il a souligné que ce nouveau terminal n’est en aucun cas un concurrent des installations existantes, mais qu’il est conçu pour anticiper l’évolution potentielle des échanges commerciaux, notamment en raison de la délocalisation de l’industrie vers les zones euro- méditerranéennes, suite au contexte économique mondial, marqué par la pandémie de Covid-19 et les tensions géopolitiques.
Le projet sera aménagé sur une friche portuaire existante délabrée et inexploitée le long du canal de Bizerte, du côté de Zarzouna, à droite du pont mobile en allant vers Bizerte. Il occupera un terre-plein portuaire d’environ 16 hectares, dont 13 hectares seront gagnés sur une plage portuaire du côté du Quai Pétrolier.
En raison de la proximité immédiate des habitations et de la faculté des sciences de Bizerte, ainsi que de l’absence de centralité urbaine à Zarzouna, les concepteurs du projet ont prévu une véritable composante urbaine autour du port, afin de créer une locomotive économique dans la région.
