Tunisie : Le TABC dévoile sa feuille de route pour la souveraineté énergétique africaine

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Le Tunisia Africa Business Council (TABC) a convié un ensemble de diplomates, d’experts et de responsables économiques à Tunis pour dévoiler le rapport consacré aux corridors énergétiques sur le continent.

Préparé par Mondher Khanfir et Souheil El Alimi avec la contribution de Nidhal Ouerfelli et Ahmed Laribi, ce document interroge la manière dont la transition écologique et l’intégration industrielle pourraient s’appuyer sur de nouvelles architectures énergétiques.

En ouvrant la séance, le président du TABC, Anis Jaziri, a rappelé que l’organisation entend convertir la réflexion économique en actions opérationnelles au service d’un continent qu’il souhaite souverain, interconnecté et prospère. Il a mis en avant l’idée que l’énergie façonne la compétitivité et la valeur ajoutée partagée, bien au-delà de sa dimension productive. Il a également insisté sur l’urgence pour les pays africains de renforcer leurs liens énergétiques à travers des infrastructures interconnectées, des mécanismes financiers plus adaptés et une approche plus large de la transition bas carbone, un enjeu particulièrement sensible pour les économies nord-africaines confrontées à la raréfaction des ressources conventionnelles.

Le rapport présenté par Mondher Khanfir, Policy Advisor et coordinateur scientifique, propose une lecture stratégique de la Transformation Écologique et Industrielle, définie comme un cadre pour renforcer l’intégration africaine. L’étude repose sur trois axes considérés comme structurants. Le premier renvoie aux capacités technologiques et aux conditions nécessaires pour développer une production locale d’équipements. Le second s’intéresse aux infrastructures et à la mise en place de corridors énergétiques capables de transporter et de répartir l’électricité de manière plus efficace. Le troisième porte sur les dispositifs institutionnels, avec la volonté d’harmoniser les réglementations et de consolider les financements. Mondher Khanfir a affirmé que la souveraineté énergétique du continent dépend de la capacité des États à répondre d’abord à leurs besoins internes avant d’orienter leur production vers l’extérieur, une préoccupation que partagent de nombreux acteurs tunisiens impliqués dans les énergies renouvelables.

Souheil El Alimi est revenu ensuite sur les classements intégrés au rapport et sur les méthodes appliquées. Il a expliqué que ces outils de comparaison permettent d’examiner les réalités énergétiques des différentes régions, en tenant compte du niveau technologique et de la maturité des infrastructures. Selon lui, ces indicateurs ne se limitent pas à une logique de mesure. Ils doivent aider les décideurs à identifier des priorités d’investissement en cohérence avec les ambitions d’intégration économique et de souveraineté énergétique. Cette approche rejoint les débats actuels en Tunisie où les autorités cherchent à attirer des financements internationaux tout en renforçant la participation du secteur privé.

En clôturant l’événement, le secrétaire d’État Ouael Chouchene a salué une contribution qu’il estime porteuse pour repositionner l’Afrique dans la transition mondiale vers une économie décarbonée. Il a considéré que les corridors énergétiques dépassent la notion d’infrastructure matérielle et qu’ils traduisent une volonté collective de mettre en commun l’électricité, mais aussi la connaissance et l’innovation.

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