Lasaad Ben Hassine, représentant de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) a annoncé qu’une stratégie nationale pour minimiser et valoriser les déchets textiles pré-consommation a été élaborée dans le cadre du programme SwitchMed.
Le programme SwitchMed, étalé sur la période 2019-2024, est financé par l’Union européenne (UE) et mis en œuvre par l’ONUDI à hauteur de 21 millions de dollars au niveau régional. Son objectif est de promouvoir des chaînes de valeur circulaires en Tunisie, notamment dans les secteurs du textile et de l’économie bleue (aquaculture).
Cette nouvelle initiative vise à créer des chaînes de valeur circulaires dans l’industrie de plusieurs pays du Sud de la Méditerranée, dont la Tunisie. Il s’agit également d’orienter les décideurs et les entreprises locales vers des pratiques plus durables, renforçant ainsi leur compétitivité tout en réduisant leur impact environnemental.
Selon les propos du responsable, rapportés par l’Agence TAP, la feuille de route comprend onze actions, dont certaines sont prioritaires à court terme (2024/2027). Ces actions visent à faciliter le recyclage des déchets de coupe des entreprises totalement exportatrices, ainsi qu’à introduire des sessions de formation sur les procédures de gestion et de tri des déchets pour les fabricants de vêtements.
Elle comprend également l’introduction de modèles économiques circulaires dans les programmes d’enseignement supérieur, la sensibilisation des acteurs du secteur textile et l’engagement des marques internationales dans des projets d’économie circulaire.
Ces actions sont le fruit des résultats de trois projets pilotes réalisés au sein de trois entreprises tunisiennes, a précisé Ben Hassine, notant que, en 2023, 7,5 tonnes de déchets de découpe textile ont été recyclées, produisant 46 000 mètres de tissus recyclés et 27 900 pantalons en denim contenant au moins 20 % de fibres recyclées.
En 2024, près de 88 850 pantalons en denim ont été fabriqués à partir de deux lots de déchets traités totalisant 7,6 et 8,7 tonnes, permettant ainsi de réduire les émissions de CO2 de 17 tonnes. Ces projets pilotes ont également inclus des sessions de formation pour guider les entreprises dans l’utilisation de produits chimiques non dangereux conformes au protocole ZDHC (zéro rejet de produits chimiques dangereux).