Le Plan national pour l’agriculture familiale (2022-2030) a été officiellement lancé en Tunisie. Conçu comme un cadre de transformation à long terme, ce plan vise à faire évoluer un secteur encore largement traditionnel, soumis à des fragilités structurelles, vers un levier central de la sécurité alimentaire et du développement durable.
Fruit d’une initiative portée par l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), ce plan ambitionne de dépasser les obstacles liés au manque de productivité, à la rareté de l’accès au financement et aux marchés, ou encore aux difficultés d’adaptation aux chocs climatiques et à la dégradation des ressources naturelles.
S’inscrivant dans la dynamique de la Décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale (2019-2028), il entend favoriser la mise en place de systèmes alimentaires capables de résister aux pressions externes et de soutenir un modèle rural plus inclusif.
Pour ce faire, une stratégie a été établie, reposant sur sept piliers. Le premier concerne l’adaptation du cadre législatif et des politiques publiques en faveur de l’agriculture familiale. Le deuxième met l’accent sur un accès équitable aux ressources naturelles et foncières. Le troisième s’attache à améliorer les dispositifs financiers et les outils de crédit destinés aux petits exploitants, tandis que le quatrième se concentre sur la diffusion des innovations technologiques et des solutions agricoles modernes. Le cinquième volet concerne le renforcement des chaînes de valeur et la capacité des agriculteurs à accéder aux marchés, au niveau local comme international. Le sixième cherche à consolider les organisations professionnelles et coopératives, et le dernier pilier est orienté vers l’amélioration des conditions de vie dans les zones rurales, avec une attention particulière portée aux femmes et aux jeunes.
