
Hassan Mazni, secrétaire général de la Fédération Générale de la Santé, a annoncé que la commission sectorielle administrative avait pris la décision de recourir à la grève.
S’exprimant sur les ondes d’Express FM, il a précisé que le bureau exécutif de la Fédération a fixé la date de la grève au 17 avril.
Cependant, cette décision n’est pas définitive, la Fédération attendant la publication officielle d’un communiqué si les discussions restent dans l’impasse.
Au cœur des revendications figurent des engagements pris en 2019 et 2020, mais toujours en suspens, principalement liés à l’application des régimes spécifiques du secteur.
Le syndicaliste a rappelé qu’un accord avait été conclu avec la présidence du gouvernement en février 2021, aboutissant à une décision ministérielle. Cependant, les travaux de la commission chargée de rédiger la loi fondamentale sont à l’arrêt depuis le 20 octobre 2023, sans aucune reprise à ce jour.
Hassan Mazni, a plaidé pour l’instauration d’un statut spécifique garantissant des conditions de travail adaptées aux professionnels de la santé. Un décret publié en 2019 devait amorcer leur intégration dans des spécialités précises, mais ce processus a été freiné par la pandémie de Covid-19 et demeure en suspens, a-t-il deploré.
D’autres revendications portent sur des décrets et accords antérieurs, notamment la reconnaissance officielle de la pénibilité du métier. Un projet de décret en ce sens avait bien été élaboré, mais sa publication a été reportée à plusieurs reprises. Mazni a également fustigé l’inégalité persistante dans l’octroi de la prime de travail social, réclamant une harmonisation de cette indemnité pour tous les agents du secteur.
Le dirigeant syndical a également dressé un constat alarmant sur l’état du système de santé tunisien. Selon lui, les services sont devenus inadaptés aux besoins de la population, et de nombreux hôpitaux se retrouvent au bord de la faillite, en raison d’un manque criant de performance et de ressources humaines.
Face à cette situation, il a insisté sur l’urgence d’un dialogue constructif. Jusqu’à présent, aucun échange sérieux n’a été engagé, a-t-il regretté, affirmant cependant que la Fédération Générale de la Santé, en coordination avec l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), restait disposée à négocier.
Mazni a enfin précisé que la grève ne constituait pas une finalité, mais un moyen de forcer l’ouverture des discussions. Le mouvement social concernera l’ensemble des établissements de santé publique : hôpitaux, directions régionales et centrales, instituts de formation et autres structures relevant du secteur public.