Tunisie : Radiographie des finances à fin 2024

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Bassem Ennaifer, analyste financier, a passé en revue les principaux indicateurs économiques et financiers de la Tunisie, à fin 2024.

S’exprimant sur les ondes d’Express FM, il a déploré une stagnation persistante, confirmée par les indicateurs publiés par la Banque Centrale de Tunisie (BCT).

Le secteur bancaire, selon lui, reste principalement orienté vers le financement de l’État, au détriment des entreprises.

La hausse de l’inflation a entraîné une baisse de la demande, aggravée par des problèmes de production dans plusieurs secteurs. Ces facteurs combinés ont réduit l’investissement et compliqué le remboursement des crédits pour de nombreuses entreprises.

En dépit de cette stabilité relative, l’économie tunisienne peine à générer une croissance significative. La croissance devrait stagner entre 1 % et 1,2 %, avec une légère amélioration de 0,3 % à 0,4 % en cas de bonne saison agricole, a-t-il précisé.

Il a relevé une baisse notable du refinancement bancaire, illustrée par un niveau de refinancement de la BCT qui n’a pas dépassé les 12 milliards de dinars. Cette réduction, selon lui, traduit une diminution de la liquidité dans le système financier.

Il a attribué ce phénomène à une baisse du recours des banques à la BCT, en raison de la réduction des émissions de Bons du Trésor par l’État, notamment les titres à court terme. Toutefois, l’État a compensé cette diminution par une augmentation de ses emprunts internes, notamment grâce à l’emprunt national qui a permis de mobiliser plus de 5 milliards de dinars au cours de l’année.

Malgré la baisse du recours au refinancement, Ennaifer a souligné que les 12 milliards de dinars enregistrés par la BCT restent supérieurs aux niveaux des dernières années (entre 7 et 8 milliards de dinars), bien qu’ils soient inférieurs à ceux de 2013. « Avec des taux d’intérêt élevés, il est probable que le recours au refinancement continue de diminuer », a-t-il expliqué.

Bassem Ennaifer a également mis en avant la hausse de l’endettement de l’État sur le marché intérieur, précisant que celui-ci a privilégié des mécanismes ne nécessitant pas de refinancement.

Parallèlement, il a noté une augmentation des dépôts par rapport au financement des entreprises par les banques. Cette tendance, selon lui, est le reflet à la fois de l’inflation et du bon rendement enregistré par le secteur bancaire.

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