Les entreprises industrielles tunisiennes sont aujourd’hui en péril, a alerté Wissem Ben Amor, président de l’Union des Petites et Moyennes Industries (UPMI), soulignant que plus de la moitié de ces structures pourraient disparaître dans les deux années à venir.
Ces entreprises constituent 90 % du secteur privé, emploient près de 70 % de la main-d’œuvre active et représentent plus de la moitié du produit intérieur brut.
S’exprimant sur les ondes d’Express FM, il a précisé que le chiffre d’affaires de ces entreprises a chuté de 43 % en 2022 et de 31 % en 2023. Cette année, la baisse pourrait dépasser 50 %, selon ses estimations.
Il attribue ce recul majeur au nouveau code des chèques, qui a restreint l’accès au financement bancaire soulignant qu’aucune alternative n’a été mise en place, ce qui a conduit au retrait des financements.
Wissem Ben Amor a également expliqué que la taxe à la consommation instaurée en 2018 a entraîné une forte hausse des prix et la disparition de nombreux produits du marché. Il critique en particulier la suppression des avantages fiscaux pour les PME au profit d’une TVA à 19 %, applicable même aux entreprises de services, qui ne supportent pourtant pas de charges d’achats significatives.
Pour redresser la situation, le président de l’UPMI propose une révision complète du système fiscal notamment en réduisant l’impôt sur les sociétés de services à 7 %, abaisser la TVA à 10 % pour toutes les entreprises et élargir l’assiette fiscale afin d’intégrer le secteur informel. Selon lui, ces mesures sont indispensables pour assurer la pérennité du tissu industriel et préserver l’emploi. Enfin, Wissem Ben Amor appelle les autorités à intégrer des dispositifs spécifiques en faveur des PME dans le projet de loi de finances 2026. Il insiste sur le rôle central de ces entreprises dans la stabilité économique et sociale du pays, soulignant que leur survie conditionne directement la santé globale de l’économie tunisienne.
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