
Imed Hanana, président de l’Association tunisienne pour l’intelligence artificielle (ATIA), a présenté l’étude de l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES). Intitulée « L’intelligence artificielle, un levier pour le rôle social de l’État », cette étude, première en son genre en Tunisie, se concentre sur cinq secteurs stratégiques de l’économie nationale (l’éducation, la santé, l’agriculture, l’énergie et le transport).
S’exprimant sur les ondes d’Express FM, il a précisé que ce rapport a mobilisé environ 125 spécialistes, experts et décideurs avec l’objectif d’évaluer comment l’intelligence artificielle peut renforcer la performance des services publics et améliorer la qualité des prestations offertes aux citoyens, en s’appuyant sur des références internationales et des expériences comparées.
Imed Hanana souligne que le rôle social de l’État se traduit par la garantie du bien-être social, la réduction des inégalités, la protection des catégories vulnérables et l’accès équitable aux services de base. Dans ce contexte, l’IA est identifiée comme un outil potentiel pour atteindre ces objectifs, à condition d’être utilisée avec discernement et responsabilité. Cependant, le président de l’ATIA alerte contre les risques d’une adoption non encadrée, soulignant que cette technologie peut devenir un facteur aggravant des disparités si elle n’est pas intégrée de manière éthique et sécurisée dans les services publics.
L’étude a formulé 143 recommandations destinées aux différents ministères, visant à améliorer rapidement leurs performances. Parmi celles-ci, l’usage de l’intelligence artificielle pour optimiser la consommation énergétique, à travers des stratégies adaptées à chaque secteur, figure en priorité.
Dans le secteur de la santé, l’IA pourrait répondre à la pénurie de ressources humaines, à la pression sur les infrastructures hospitalières, aux disparités régionales dans l’accès aux soins et à l’exploitation plus efficace des données médicales. Hnana voit dans ces applications une opportunité de renforcer la qualité des services dans des domaines cruciaux comme l’éducation, la santé et l’agriculture.
L’ITES propose également la mise en place de mécanismes modernes d’achat public permettant aux établissements éducatifs de tester des solutions innovantes basées sur l’IA et les technologies d’apprentissage, en recourant à des expérimentations pilotes pour évaluer leur efficacité avant généralisation, tout en encourageant l’émergence de startups.
L’étude insiste également sur la nécessité de conduire une recherche nationale approfondie sur l’impact de l’intelligence artificielle sur les métiers et le marché du travail en Tunisie. Ces travaux doivent orienter les réformes des programmes éducatifs et adapter les méthodes d’enseignement aux transformations à venir.











