Selon les dernières données de l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI), les réserves en eau des barrages en Tunisie ont atteint un niveau critique, ne représentant plus que 23,1% de leur capacité totale.
Cette situation traduit une baisse de près de 15% par rapport à l’année dernière.
C’est particulièrement dans le centre et le Cap-Bon que la situation est alarmante, avec des taux de remplissage inférieurs à 10%. Certains barrages de la région du Cap-Bon sont même quasiment à sec. À l’inverse, bien que les barrages du nord soient un peu mieux lotis, ils ne représentent qu’une petite bouffée d’oxygène. Le barrage de Sidi Salem, le plus important du pays, affiche lui aussi un niveau préoccupant.
Cette pénurie d’eau, qui s’aggrave d’année en année, met en péril l’agriculture, l’industrie et l’approvisionnement en eau potable des populations. Les utilisations quotidiennes en eau dépassent largement les apports, aggravant encore la situation.
L’Observatoire tunisien de l’eau avait déjà tiré la sonnette d’alarme fin août, appelant à l’instauration d’un état d’urgence hydrique. Les chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé confirment l’extrême gravité de la situation : avec moins de 500 m³ d’eau disponible par habitant et par an, la Tunisie se retrouve dans une situation de stress hydrique extrême, classée parmi les pays les plus touchés au monde.