La société « Les Ciments de Bizerte » (SCB), fait face à des difficultés économiques majeures, selon les derniers indicateurs d’activité publiés pour le troisième trimestre 2024, révélant des arrêts de production, et une aggravation de son endettement.
Suspension totale de la production de clinker
Durant tout le troisième trimestre de l’année 2024, « Les Ciments de Bizerte » n’a produit aucun clinker, matière essentielle à la fabrication du ciment. Cette situation découle de l’absence de coke de pétrole, le combustible indispensable pour alimenter ses fours, que l’entreprise n’a pas pu importer en raison de difficultés financières. Cette crise énergétique a ainsi paralysé l’activité de production, la société se limitant à des opérations de broyage du clinker importé et au déchargement de bateaux de coke pour d’autres cimenteries.
Chute drastique de la production et des ventes
Les chiffres de production sont alarmants. La production de ciment s’est effondrée de 81,7 %, passant de 91 816 tonnes au troisième trimestre 2023 à seulement 16 796 tonnes sur la même période en 2024. La fabrication de chaux a également diminué de 65,36 %, une baisse attribuée à la faible demande sur le marché national.
Cette diminution de l’activité s’est répercutée sur le chiffre d’affaires. Pour le troisième trimestre 2024, les ventes locales ont chuté de 77,4 %, passant de 23,4 millions de dinars à 5,27 millions de dinars par rapport à l’année précédente. L’absence totale d’exportations n’a fait qu’aggraver cette situation. La seule lueur d’espoir réside dans les revenus générés par le déchargement de six navires de coke de pétrole, représentant 1,2 million de dinars hors taxes pour une quantité globale de 100 400 tonnes.
Endettement croissant
Le bilan financier de la société est tout aussi préoccupant. La dette totale de la société s’élève désormais à 131,6 millions de dinars, en hausse de 6,56 % par rapport à la fin de l’année 2023. Les crédits de gestion ont également augmenté de 5,2 % en raison des intérêts de retard accumulés. Cette situation critique empêche Les Ciments de Bizerte d’honorer ses engagements envers ses créanciers et fournisseurs.
Perspectives incertaines pour la fin de l’année 2024
Face à cette crise, Les Ciments de Bizerte mise sur une reprise progressive au quatrième trimestre. Parmi ses priorités figurent :
– La relance de la production de clinker et de ciment pour répondre à la demande locale.
– La maîtrise des coûts de production et de distribution pour améliorer la compétitivité.
– Le renforcement de sa part de marché malgré un contexte difficile.
– Le maintien d’un climat social apaisé, favorisant la confiance et l’engagement des employés.
En parallèle, la société continuera ses activités de déchargement du coke de pétrole, une source de revenus indispensable en l’absence de production propre.
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