
La première unité de production d’énergie verte à base de biogaz extrait des déchets ménagers a été officiellement inaugurée à Sousse.
Ce projet pilote s’inscrit dans le cadre d’un partenariat stratégique entre l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED), le Programme des Nations unies pour les établissements humains (UN-Habitat) et l’ambassade du Japon en Tunisie.
Installée au sein de la décharge contrôlée de « Oued Laya », dans le gouvernorat de Sousse, cette unité vise à valoriser le biométhane issu des déchets ménagers pour le transformer en énergie renouvelable.
Des études approfondies ont été menées pour analyser l’ensemble du processus de gestion des déchets, depuis le tri à la source jusqu’à la décharge finale, a fait savoir à l’Agence TAP, Majdi Frihi, chef du projet de transformation des déchets en énergie électrique au sein d’UN-Habitat Tunisie. Il a précisé qu’après avoir identifié les principaux défis, un financement a été obtenu dans le cadre de la TICAD pour valoriser le gaz biométhane. La décharge de Oued Laya a été retenue pour son potentiel, d’autant plus que Sousse est l’une des premières villes tunisiennes à intégrer le réseau africain des villes propres, a précisé Frihi.
L’unité de biogaz, bien qu’encore en phase expérimentale, n’exploite actuellement que 1,5 % du potentiel énergétique total de la décharge. Elle convertit entre 20 et 30 mètres cubes de biométhane par heure, générant ainsi 60 kilowatts par heure d’électricité, soit suffisamment pour alimenter 400 foyers chaque année. À l’horizon 2030, la production pourrait atteindre 2 200 mètres cubes par heure, a-t-il estimé.
L’objectif final est de généraliser ce modèle à travers le pays. « L’ANGED et la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG) ont d’ailleurs convenu d’un prix de vente unifié pour l’électricité produite, ce qui constitue une avancée majeure pour le projet », a conclu Frihi.
Pour Takeshi Osuga, ambassadeur du Japon en Tunisie, ce projet marque une première dans le pays, une initiative pionnière pour transformer les déchets en énergie renouvelable, contribuant ainsi à la protection de l’environnement et à la promotion d’un développement durable, a-t-il souligné. Le diplomate a également exprimé sa confiance dans le potentiel de ce projet à renforcer la gouvernance environnementale et à contribuer aux objectifs de développement durable fixés par les Nations unies.