
Ridha Chkoundali a analysé le rapport périodique sur la situation économique et monétaire et les perspectives de l’inflation pour le mois d’avril 2025, publié par la Banque Centrale de Tunisie (BCT).
Le Produit intérieur brut (PIB) a augmenté à 2,4 % au quatrième trimestre 2024, contre 1,8 % au trimestre précédent, une amélioration qui s’explique notamment par un rebond de la demande intérieure, passée de 4 % à 7,1 % sur la même période, selon la BCT.
S’exprimant sur les ondes d’Express FM, l’économiste a toutefois tempéré cet optimisme. Ridha Chkoundali a décrit une économie tunisienne fragile, reposant essentiellement sur le tourisme, les transferts de la diaspora et quelques secteurs clés comme l’huile d’olive et le phosphate.
Les recettes touristiques ont effectivement progressé, atteignant 939 millions de dinars, tandis que les envois de fonds des Tunisiens résidant à l’étranger ont grimpé à 1 264 millions de dinars. Ces rentrées ont permis d’atténuer partiellement le déficit de la balance des paiements.
Du côté industriel, la récession s’est légèrement résorbée, avec un recul limité à -0,3 % au dernier trimestre 2024, contre -5 % en début d’année. Les secteurs chimique et textile affichent une nette amélioration, contrairement aux industries mécaniques et électriques, toujours sous tension.
Il estime que les indicateurs publiés par la BCT ont été calculés avant l’annonce des taxes par le président américain Donald Trump, expliquant que les marchés peuvent réagir à de simples anticipations. Cette mesure crée une incertitude dommageable pour l’économie mondiale, a-t-il souligné.
L’économiste a alerté sur les conséquences négatives des droits de douane américains pour de nombreux pays, y compris la Tunisie. Cette incertitude pèsera globalement sur l’investissement, a-t-il affirmé, soulignant que la guerre commerciale entre Washington et Pékin est loin de s’achever. Un contexte inquiétant pour la Tunisie, qui enregistre déjà un déficit commercial important avec la Chine.
Selon Chkoundali, la stratégie de Trump vise à forcer les pays à supprimer leurs propres barrières douanières contre les produits américains. Une politique qu’il juge « contre-productive, y compris pour les États-Unis ».