Tunisie : Comment mieux canaliser les 2 milliards de dinars de la diaspora ?

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BCT

Lors d’un atelier international consacré à la contribution des diasporas au développement et à l’investissement, Fethi Nouri, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), a révélé des données significatives sur les envois de fonds des Tunisiens résidant à l’étranger (TRE).

Ces transferts s’élèvent en moyenne à 120 dollars par mois et par personne, un montant inférieur à la moyenne mondiale établie à 200 dollars.

Malgré ce chiffre modeste, l’impact de ces flux financiers sur l’économie tunisienne reste considérable. À fin 2024, ces transferts ont permis de couvrir entre 1,3 % et 1,4 % de la dette extérieure en devises et ont représenté près de 30 % des réserves en devises du pays. Ils contribuent également à hauteur de 5,6 % du PIB, selon les estimations officielles.

Une diaspora active mais peu tournée vers l’investissement productif

Les Tunisiens expatriés jouent un rôle non négligeable dans l’économie nationale, avec une contribution estimée à 2 % du tissu économique. Près de la moitié d’entre eux possèdent des biens immobiliers en Tunisie. Les transferts ont atteint un volume record, dépassant 2 milliards de dinars, confirmant une tendance à la hausse.

Toutefois, Fethi Nouri a souligné que ces fonds sont principalement destinés à la consommation courante, alors qu’ils pourraient soutenir davantage la croissance s’ils étaient orientés vers des secteurs productifs ou des projets d’investissement. Il a insisté sur la nécessité de canaliser ces ressources vers des initiatives à plus fort impact économique.

Des pistes pour renforcer l’engagement économique de la diaspora

Pour maximiser la contribution des Tunisiens de l’étranger, le gouverneur de la BCT a appelé à la mise en œuvre de mesures incitatives. Parmi les propositions avancées figurent une meilleure intégration des expatriés dans les instances professionnelles, la création d’un dispositif d’information sur les opportunités d’investissement, ainsi que leur association à des projets d’infrastructure. Il a également évoqué la possibilité d’ouvrir des comptes d’épargne en devises pour faciliter les placements des TRE en Tunisie.

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