La Banque Mondiale vient de publier son nouveau rapport intitulé « Exportations : facteurs d’amélioration du marché du travail dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord ».
Dans ce rapport, les auteurs se penchent sur l’impact des politiques commerciales sur les échanges commerciaux et leur corrélation avec la situation du marché du travail local.
Trois pays à revenu faible ou intermédiaire, à savoir le Maroc, l’Égypte et la Tunisie, ont été examinés en raison de la spécificité de leurs marchés du travail, de la diversification de leurs exportations et de l’évolution de leur politique commerciale.
Ces pays donnent des enseignements importants pour le développement économique de la région.
Cette étude approfondie sur les exportations en Tunisie a révélé des implications significatives sur l’emploi des femmes-hommes dans le pays.
Selon les conclusions, chaque augmentation d’un milliard de dollars des exportations entraîne une réduction de 6,8 points de pourcentage du ratio d’emploi femmes-hommes. Une tendance principalement signalée chez les femmes mariées plutôt que chez les célibataires.
Le rapport a également mis en évidence que les secteurs à forte intensité de main-d’œuvre masculine ont été les principaux bénéficiaires de l’essor des exportations, ce qui a eu un impact sur la croissance de l’emploi féminin dans les régions tunisiennes les plus exposées.
La conjonction de la segmentation géographique et de la segmentation par sexe exerce une pression supplémentaire sur la participation des femmes au marché du travail, selon les experts.
Les régions du Nord-Est et du Centre-Est se concentrent principalement sur l’industrie manufacturière, tandis que le Grand Tunis se tourne davantage vers les services.
Sur la période de 2006 à 2016, les provinces les plus touchées par l’augmentation des exportations ont connu une baisse du ratio d’emploi femmes-hommes.
Le rapport souligne que cette tendance est attendue, étant donné que les augmentations de demande extérieure étaient principalement centrées sur les secteurs masculins, entraînant ainsi une expansion de l’emploi masculin et une contraction de l’emploi féminin.
Curieusement, le rapport montre également qu’une plus grande exposition au commerce international n’a pas eu d’effet significatif sur le taux de chômage des hommes ou des femmes. Toutefois, compte tenu de la baisse du taux d’emploi des femmes, on peut en conclure que certaines femmes, en particulier celles mariées, ont quitté le marché du travail, abandonné place à une substitution de leur participation par celle des hommes au sein des ménages.
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