Tunisie 2030 : Plus de 9 millions de citadins, un défi pour les infrastructures

0
517

Alors que l’Afrique connaît une urbanisation rapide, la Tunisie se distingue par une croissance urbaine modérée et une transformation démographique singulière, selon le rapport de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE).

Intitulée « Dynamiques de l’urbanisation africaine 2025 », cette note souligne qu’avec un taux d’urbanisation de 74 % prévu en 2030, la Tunisie affiche une dynamique qui contraste avec d’autres nations africaines, souvent marquées par une urbanisation accélérée.

Une croissance urbaine contrôlée mais en expansion

La population urbaine tunisienne devrait dépasser les 9 millions d’habitants en 2030, avec une croissance annuelle estimée à 0,7 % entre 2025 et 2030. Cette progression reste inférieure à la moyenne africaine, où la population urbaine du continent devrait presque doubler d’ici 2050, passant de 704 millions à 1,4 milliard d’habitants. Cette croissance exponentielle s’accompagne d’une demande accrue en foncier, en logements, en infrastructures et en services essentiels.

En 2030, le pays comptera 96 agglomérations urbaines, avec une distance moyenne de 21,7 km entre elles. Ce chiffre dépassera les 150 agglomérations d’ici 2050, renforçant la nécessité d’une planification rigoureuse et d’investissements soutenus dans les infrastructures, souligne l’OCDE.

Des villes sous pression

L’expansion urbaine tunisienne se concentre principalement autour des grandes métropoles comme Tunis, Sfax et Sousse. En dépit d’un développement contrôlé, les infrastructures urbaines sont soumises à de fortes tensions, notamment en matière de logement, de transport et d’accès aux services essentiels. Selon les estimations, la superficie bâtie des villes tunisiennes devrait continuer à croître, bien que de manière plus maîtrisée que dans d’autres pays du continent. La métropolisation reste un enjeu majeur. Tunis, en particulier, illustre cette dynamique : la capitale tunisienne et ses environs concentrent une part significative de la population urbaine du pays. Cette situation pose des défis en termes d’aménagement du territoire et de gestion des ressources, notamment en matière de mobilité et de gestion des déchets.

Des infrastructures à renforcer

Si la Tunisie affiche des niveaux relativement élevés d’accès à l’électricité et aux services de base, les infrastructures urbaines nécessitent encore d’importants investissements. Le financement des équipements urbains reste un défi de taille. En 2020, les investissements publics dans les infrastructures urbaines représentaient environ 2,4 % du PIB, un niveau comparable à celui de l’Afrique subsaharienne mais en deçà des besoins réels.

Le pays cherche également à renforcer sa résilience face au changement climatique. La pression sur les ressources en eau et les risques environnementaux dans les zones urbaines rendent impératif le développement de solutions durables, telles que l’optimisation des réseaux d’assainissement et la promotion de l’efficacité énergétique.

Quel avenir pour l’urbanisation tunisienne ?

D’ici 2050, la Tunisie restera l’un des pays d’Afrique du Nord où la croissance urbaine sera la plus faible. Toutefois, cette relative stabilité démographique pourrait être un atout si elle est accompagnée d’une planification urbaine efficace estime l’OCDE. En favorisant une approche inclusive du développement urbain, intégrant les enjeux économiques et environnementaux, le pays peut transformer ces défis en opportunités, souligne la note.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here