
Alors que le secteur du textile en Tunisie traverse une crise accentuée par le départ brutal de clients internationaux, la Fédération Tunisienne du Textile et de l’Habillement (FTTH) tire la sonnette d’alarme.
Elle appelle ses membres, partenaires institutionnels et le gouvernement à un « élan de solidarité responsable » pour préserver les entreprises spécialisées dans la maille, notamment dans les gouvernorats de Gafsa et Kasserine.
Un écosystème menacé après le départ de Benetton
La région compte 24 entreprises, majoritairement bien organisées et certifiées, employant au total près de 2 000 personnes. Pendant plus de 15 ans, ces sociétés ont travaillé pour le compte du géant italien Benetton, qui les a quittées du jour au lendemain, sans préavis.
Un coup dur pour ces structures, qui disposent pourtant d’infrastructures solides : chacune des deux régions abrite une plateforme de coupe, impression et broderie, ainsi qu’un réseau d’ateliers de confection.
La Tunisie compte de nombreux professionnels sérieux et fiables, capables de produire à des coûts compétitifs tout en garantissant une bonne qualité, souligne la FTTH. Mais sans nouveaux donneurs d’ordres, l’avenir de ces entreprises – et des milliers d’emplois qu’elles génèrent – est en sursis.
Un appel aux investisseurs et aux autorités
Face à cette urgence, la fédération lance un double appel. D’abord aux acheteurs potentiels, en invitant les plateformes ou donneurs d’ordres à la recherche de capacités de production à saisir cette opportunité. Ensuite, aux pouvoirs publics ; la FTTH demande un gel des dettes de ces entreprises envers les caisses sociales et institutions publiques, ainsi que l’octroi de financements à taux bonifiés.
Ces mesures sont indispensables pour éviter des fermetures massives et préserver l’outil industriel local, insiste l’organisation. La FTTH se dit prête à accompagner toute initiative en ce sens et à fournir des informations détaillées aux partenaires souhaitant soutenir la filière.