Selon le 31ème rapport de contrôle de la cour des comptes de la république tunisienne, la compagnie aérienne nationale, Tunisair aurait autorisé depuis 2016, certains de ses appareils à décoller en dépit de la survenance de plusieurs pannes au cours du même vol.
D’après la cour des comptes ces pannes auraient engendré des crashs aériens pour d’autres compagnies aériennes à l’international. Les agents techniques de la navigation aérienne auraient, en ce sens, émis des réserves concernant ces pannes qui constituent un danger pour l’intégrité physique et la sécurité des passagers.
Rien qu’en 2017, quatre pannes de dépressurisation ont entaché le fonctionnement des appareils de Tunisair et aurait pu menacer gravement la vie des passagers. Toujours d’après ce rapport, de lourds soupçons de corruptions ont été relevés au niveau de la gestion du stock de pièces de rechange des appareils de Tunisair. D’autant plus que les services techniques de Tunisair ne respectent pas les délais de livraison des appareils en maintenance ce qui s’est directement impacté sur la régularité des vols de la compagnie et engendré des pertes financières importantes.
Ces difficultés ont poussé la direction de Tunisair à l’affrètement des avions ce qui a constitué des dépenses supplémentaires et inutiles de l’ordre de 15,8 millions de dinars. La flotte de Tunisair a, ainsi, régressé à 28 appareils au lieu de 32 avec une moyennes d’âge de 15 ans, 5 ans de plus que la majorité des avions des compagnies aériennes africaines. La sous-exploitation journalière des appareils de l’entreprise publique aurait engendré des pertes avoisinant les 600 millions de dinars.
La longue liste de carences et des lacunes entachant la gestion de Tunisair ne s’arrêt pas à ce niveau. Pire encore ! L’entreprise aurait, d’après la cour des comptes, versé à des aviateurs et pilotes de ligne des montants relatifs à des heures de navigation effectuées et qui n’ont pas été effectivement réalisées. Des pilotes de Tunisair auraient en ce sens travaillé pour d’autres compagnies aériennes alors qu’ils étaient sous contrat avec Tunisair.
Il est clair que d’après les données qu’il comporte, ce rapport, aux allures de coup de grâce, ne fait qu’aggraver la profonde crise traversée par Tunisair. Une crise liée à des difficultés au niveau de son plan de restructuration et à la régularité de ses vols. De graves problèmes syndicaux empêchent la mise en place de ce plan et le retardent, amplifiant les difficultés de l’entreprise ainsi que les gouffres caractérisant son équilibre financier.