Pour la première fois en près de dix ans, le taux de change du dollar est récemment passé sous la barre des trois dinars tunisiens.
Sous l’effet des récentes décisions protectionnistes de Donald Trump, la devise américaine accuse une baisse significative sur les marchés mondiaux. En cause : la hausse des droits de douane imposés par l’administration américaine à environ 184 pays et territoires, une mesure aux répercussions économiques globales.
Pour l’économiste Mohsen Hassen, la stratégie économique de la Maison-Blanche a sapé la confiance de plusieurs partenaires internationaux.
Interrogé par Mosaïque FM, il explique que les politiques commerciale et économique de l’administration Trump ont incité certains pays à explorer des alternatives au billet vert.
Selon lui, cette perte de confiance a contribué à la dépréciation du dollar face à l’euro et au yen japonais. Il pointe également du doigt l’instauration d’un climat d’incertitude sur les marchés financiers, aggravé par les hésitations sur certaines mesures douanières.
Sur le plan local, cette évolution du dollar n’est pas sans retombées. Mohsen Hassen souligne que la baisse de la monnaie américaine pourrait alléger la facture énergétique de la Tunisie, qui règle en dollars ses importations d’hydrocarbures. Ce recul aura également des effets bénéfiques sur le coût du service de la dette extérieure, ainsi que sur les réserves nettes en devises du pays, du moins à court terme.
Cette tendance offre un répit bienvenu à l’économie nationale, en contribuant à réduire les déficits budgétaire et commercial, précise l’ancien ministre du Commerce.
L’économiste estime que cette dynamique baissière pourrait s’inscrire dans la durée. Il semble que l’administration américaine souhaite volontairement affaiblir sa monnaie afin de dynamiser les exportations et renforcer la compétitivité de l’économie nationale, analyse-t-il.
