Le récent rapport de l’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Études Quantitatives (ITCEQ), réalisé auprès de 2734 entreprises, dresse un bilan sur les avancées, obstacles, et opportunités de la digitalisation des entreprises en Tunisie.
Une transformation en cours mais disparate
Près de 51 % des entreprises tunisiennes sont actuellement engagées ou projettent de se lancer dans un processus de digitalisation. Les motivations varient : améliorer la compétitivité (92,1 %), optimiser les relations avec les partenaires (91,6 %), ou encore réduire les coûts (82,1 %). Cependant, malgré cette prise de conscience, l’innovation et les outils numériques peinent à se hisser en priorité dans les stratégies globales, notamment face à des défis tels que la cybersécurité (91 %) et la disponibilité des infrastructures numériques (79 %).
Des secteurs et des tailles d’entreprises inégaux
Les grandes entreprises montrent un meilleur engagement dans les projets digitaux que leurs homologues de petite taille, principalement grâce à des moyens financiers et humains supérieurs. Par secteur, le commerce et les services se démarquent, surpassant l’industrie en matière de transition numérique. Ces disparités reflètent non seulement des priorités spécifiques mais aussi des écarts de capacités d’investissement.
Freins structurels persistants
Plusieurs obstacles entravent la progression numérique des entreprises tunisiennes. Le manque de financement demeure le premier frein, touchant 71 % des répondants. À cela s’ajoutent des pénuries de compétences numériques (63 %), une résistance au changement (58 %), ainsi que des cadres législatifs inadéquats (56,1 %).
Le rôle crucial des technologies et de la formation
Les nouvelles technologies se révèlent indispensables pour soutenir la croissance des entreprises. Leur apport est jugé particulièrement significatif dans l’établissement de canaux numériques de vente (87 %) et dans le développement de l’innovation (85 %). Parallèlement, la formation des employés émerge comme un levier fondamental : 71 % des entreprises reconnaissent son rôle dans l’amélioration des compétences et l’adaptation aux évolutions technologiques.
Une faible implication dans la recherche et développement
Seulement 23 % des entreprises investissent dans des activités de recherche et développement (R&D). L’amélioration de la qualité des produits et l’élargissement des gammes figurent parmi les principaux bénéfices de la R&D, mais les contraintes financières et l’absence de synergies avec des centres de recherche freinent ces initiatives.
Des opportunités à saisir
Malgré ces défis, les entreprises tunisiennes montrent un potentiel inexploité dans des domaines comme l’achat et la vente en ligne, qui ne concernent actuellement que 44 % et 31 % d’entre elles, respectivement. De plus, l’expansion des services administratifs et financiers digitalisés offre des perspectives d’accélération pour la transformation numérique.
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