Entretien exclusif avec Tarek Talbi, CEO – ORIENT TEA KYUFI
Comment est née la Start-up Kyufi ?
Dans le bonheur ! Cela fait plus de quinze ans que je connais Sabri Guirat, en France tout d’abord étant tous deux des binationaux, lui de Paris et moi de Lyon. Et puis un jour, on décide de réaliser un projet ensemble. On est parti sur une première piste sur un projet de production de céréales. Les premiers pas de ce projet sont très encourageants. Nous avons réussi une levée de fonds de 9 millions de dinars en un temps record et sans garanties. Banques et SICAR ont donné leur feu vert et le domaine d’exploitation était déjà identifié au Gouvernorat de Beja. Nous étions sur le point de démarrer.
C’est donc le gros lot ?
Pas tout à fait parce qu’il se trouve que Sabri avait déjà travaillé en interne sur un projet de développement de thé soluble mais à l’échelle artisanale. Et Sabri me fait alors la proposition de nous associer sur le projet de thé soluble plutôt que sur celui des céréales. J’ai dit oui et c’est comme cela que tout a commencé alors que le premier projet est, lui, totalement mis en stand-by.
Ainsi est née Orient TEA – KYUFI mais fait intéressant, elle est domiciliée chez la pépinière Mabrouka ?
C’est naturel que nous soyons domiciliés chez Mabrouka car sa genèse technique s’est déroulée au sein des laboratoires de la pépinière et c’est ici que nous disposons de notre principal site de production de thé soluble unique projet de ce type en Tunisie. Mais les deux entités sont indépendantes l’une de l’autre.
Le projet Orient TEA KYUFI, en Quelques chiffres clés ?
Aujourd’hui, cette Start Up c’est plus de 80 salariés. Pour 2023, nous ambitionnons de livrer 4 millions de paquets de thé, en très forte progression. On est présent sur une douzaine de pays bien que le marché local croît à une vitesse grand-V. On exporte entre autres vers la Libye qui est un marché clé. Nous enregistrons aussi de remarquables ventes sur le marché français. Et puis, fait inédit, on a réussi la prouesse de mettre un pied sur le marché Japonais. Conséquence heureuse de tout cela, c’est que nous exportons 95% de notre production, soit 30 tonnes. Orient TEA est une entreprise rentable à tel point qu’elle a suscité un intérêt de la part des investisseurs et un enthousiasme supplémentaire pour ceux qui sont déjà nos partenaires à l’instar d’un fonds d’investissement américain et de Zitouna Capital. Notre capital de départ était de seulement 150 mille dinars, c’est cela une vraie Start-up. !
Quid de la distribution ?
La distribution des produis KYUFI est totalement externalisée. En Tunisie, nous sommes fiers de notre partenariat stratégique avec le Groupe Ben Yedder, via sa filiale distribution qui est la Générale Alimentaire. Et en Libye nous sommes associés à un grand distributeur local qui nous distribue sur
l’ensemble du territoire de ce vaste pays. En France, nous avons récemment signé des partenariats avec Géant Casino pour distribuer nos produits en plus d’un réseau de revente de près de 500 magasins. On a pris pied en République Tchèque, au Canada et on continue de se développer.
Qui consomme votre thé ?
Notre cible principale, ce sont les femmes pressées, tranche d’âge 25-50 ans et qui, avec KYUFI, ont le plaisir de préparer le thé en quelques secondes. Mais les hommes aussi raffolent du KYUFI.
Qu’est-ce que vous apportez pour la région ?
Nous avons de plus en plus d’externalités positives. Nous travaillons avec de nombreux fournisseurs et générons un volume d’achat local de plus en plus important. Sur le plan agricole, nous avec des contrats de cultures de menthe dans plusieurs régions avec comme chiffre significatif la création de 500 emplois indirects et durables et la naissance autour de tout cet écosystème d’un nombre considérable de microprojets.
