
L’économiste mauritanien Sidi Ould Tah vient d’être élu président de la Banque Africaine de Développement (BAD).
Il succède ainsi au Nigérian Akinwumi Adesina, jusque-là président de la BAD depuis le 28 mai 2015.
Cinq candidats étaient en lice dans la capitale économique ivoirienne, où se trouve le siège de l’institution. Dès le troisième tour de scrutin, le choix des gouverneurs s’est porté sur Sidi Ould Tah, qui a remporté l’élection avec une majorité confortable : 76,18 % des voix. Il devance très largement le candidat zambien Samuel Munzele Maimbo, crédité de 20,26 %, et le Sénégalais Amadou Hott, arrivé en troisième position avec seulement 3,55 % des suffrages.
Outre la majorité globale, les statuts de la BAD exigent également une majorité parmi les pays africains. Sur ce plan, Ould Tah a su faire la différence avec un soutien massif de 72,37 %, confirmant l’adhésion du continent à sa candidature.
Âgé de 60 ans, Sidi Ould Tah ancien ministre de l’Économie de Mauritanie, il dirigeait depuis dix ans la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea), institution multilatérale dont il a renforcé la visibilité et le rayonnement.
Dès son entrée en fonction, le nouveau président devra affronter des vents contraires. L’administration Trump a annoncé vouloir réduire drastiquement sa contribution au fonds dédié aux pays africains à faibles revenus — une ponction estimée à près de 500 millions de dollars. Une décision qui, si elle se confirme, viendra fragiliser les capacités d’intervention de la banque dans les pays les plus vulnérables.