Secteur apicole en péril : Les enjeux pour la Tunisie

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Hassene Ben Salem, ingénieur principal à l’Office de l’Élevage et du Pâturage (OEP), a fait savoir que ces dernières années, près de 75 % des apiculteurs tunisiens ont vu leur production de miel diminuer considérablement à cause des changements climatiques.

S’exprimant lors d’un atelier national sur l’importance économique et environnementale du secteur apicole en Tunisie face au changement climatique, Ben Salem a révélé qu’en 2023, la Tunisie comptait 13 000 apiculteurs et 305 000 ruches, réparties entre 302 000 ruches modernes et 3 000 traditionnelles. Depuis le début des années 2 000, la production moyenne de miel a fortement chuté, passant de 20 kg par ruche à seulement 8 kg par ruche aujourd’hui.

Actuellement, la production nationale de miel a stagné autour de 4 kilogrammes par ruche en raison des vagues de chaleur. Il a souligné que les abeilles sont particulièrement sensibles aux variations climatiques, ce qui rend la production de miel très instable.

En plus du climat, Ben Salem a détaillé les autres menaces pesant sur les abeilles et l’apiculture en Tunisie, telles que les parasites, les maladies invasives et l’utilisation de pesticides. Ces facteurs nuisent non seulement à la biodiversité mais aussi à la production de miel.

Ben Salem a expliqué que cette baisse est due à plusieurs causes : la détérioration du potentiel génétique des abeilles tunisiennes, la diminution des surfaces plantées en plantes mellifères et le réchauffement climatique, qui a réduit la quantité de nectar disponible dans les fleurs. Ces conditions rendent la production de miel de plus en plus difficile pour les abeilles.

Dans ce contexte, un plan d’investissement pour renforcer la compétitivité de la chaîne de valeur de l’apiculture en Tunisie vient d’être mis en place.

Ce plan sera bientôt accompagné d’un livre blanc et de fiches d’actions recommandées pour les réformes nécessaires, comme l’a annoncé Sana Zitouni, ingénieur général à l’Office de l’élevage et pâturage (OEP).

Ce plan, issu de l’étude « Élaboration d’une initiative de renforcement de la compétitivité de la chaîne de valeur apicole à Siliana et Kairouan », nécessite un financement de 650 000 dinars, rapporte l’Agence TAP.

Pour financer ce projet, 160 000 dinars seront mobilisés par le Programme d’adaptation au changement climatique des territoires vulnérables de Tunisie (PACTE), tandis que le reste devra être obtenu auprès de divers bailleurs de fonds.

Le plan d’action comprend six axes principaux, définis en fonction des défis et des opportunités identifiés. Parmi ceux-ci, on trouve l’amélioration des conditions de production et de la qualité des miels, la préservation et le développement du potentiel botanique mellifère, et la création de marques locales de miel de qualité et de miel labellisé.

D’autres priorités incluent la promotion et le soutien à la commercialisation et à la distribution des miels locaux, la mise en place d’un signe officiel de qualité pour le miel, ainsi que l’organisation de la transformation et de la commercialisation des produits apicoles. Les signes officiels de qualité (SIQO) assurent aux consommateurs que les produits alimentaires respectent des normes strictes.

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