L’économiste Ridha Chkoundali a remis en question la mesure de l’inflation en Tunisie, affirmant que le taux annoncé par l’Institut national de la statistique (INS) ne reflète pas la réalité de la situation économique du pays.
S’exprimant sur les ondes d’Express FM, Chkoundali a souligné que l’inflation en Tunisie n’est pas simplement une question monétaire, contrairement à ce que l’on pourrait penser en raison de la consommation excessive de produits importés par les ménages.
Selon lui, l’inflation monétaire découle principalement de l’endettement excessif auprès des institutions bancaires, et même les récentes augmentations du taux directeur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) n’ont pas réussi à freiner cette tendance.
Il a estimé que les chiffres de l’INS indiquant une augmentation de 0,7 % de l’inflation en mars 2024 par rapport à février de la même année sont en réalité un signe de stabilité, illustrant la fin de la tendance inflationniste observée depuis février 2023. Chkoundali a soutenu que ces chiffres viennent confirmer la décision de la BCT de maintenir son taux directeur.
Cependant, il a souligné que le taux d’inflation de 7,5 % annoncé par l’INS ne reflète pas la réalité quotidienne des Tunisiens, en particulier en ce qui concerne la forte augmentation des prix.
L’inflation est également alimentée par l’augmentation des frais bancaires (13,8 %), ce qu’il attribue à un « faible contrôle de la BCT sur les banques ».
Il a critiqué le manque de transparence dans la gouvernance des compensations, soulignant que la baisse générale du taux d’inflation ne représente pas la réalité de la situation économique du pays.