Six sur 10 Tunisiens affirment risquer des représailles en rapportant des actes de corruption, tandis qu’une proportion équivalente pensent que les citoyens ordinaires peuvent contribuer à lutter contre la corruption, d’après une enquête récente d’Afrobaromètre. Les citoyens ne s’entendent pas quant à savoir si les autorités réagiraient en cas de dénonciation de tels incidents.
L’enquête démontre également que sept sur 10 Tunisiens affirment que le niveau de corruption dans le pays a augmenté par rapport à l’année précédente. La corruption vient en troisième place des problèmes les plus importants auxquels les citoyens voudraient que le gouvernement s’attaque, et les citoyens sont largement insatisfaits des efforts du gouvernement en vue de l’enrayer. Les fonctionnaires du gouvernement et les parlementaires sont perçus comme étant les dirigeants les plus corrompus, tandis que la police est l’institution que les citoyens reconnaissent corrompre le plus fréquemment. Aussi bien les personnes riches que les personnes ordinaires, dans une moindre mesure, pourraient verser des pots-de-vin ou se servir de leurs connaissances personnelles pour obtenir illégalement des avantages, selon l’enquête.
Les perceptions de la corruption officielle étaient l’une des principales raisons de la vague de manifestations de 2010-2011 qui ont conduit au renversement du Président Ben Ali. Sept ans après ces manifestations, la Tunisie n’a toujours que 42 points (sur 100) sur l’indice 2017 de corruption perçue de Transparency International et s’est classée 74è sur 180 pays, marquant un changement imperceptible par rapport à la 73è place de 2011.