Recyclage en Tunisie : un secteur en crise, 400 millions de dinars de pertes fiscales en jeu

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UTICA

La Chambre nationale des collecteurs de déchets plastiques et la Chambre nationale du recyclage ont organisé une conférence de presse, réunissant les représentants de deux chambres qui ont tiré la sonnette d’alarme quant à l’avenir du secteur.

Un secteur en recul dramatique

Initiateur de cette alerte, Hamza Chaouech, président de la Chambre nationale des collecteurs de déchets plastiques, a rappelé que les professionnels tunisiens avaient été parmi les précurseurs en Afrique en instaurant le système Ecolav, conçu pour structurer la collecte et le recyclage des déchets plastiques. Vingt ans plus tard, le constat est amer.

Selon lui, la détérioration du système a provoqué un effondrement de la collecte, passée d’environ 80 000 tonnes à seulement 450 tonnes, rapporte Mosaïque FM.

Sur plus de 180 entreprises actives dans ce domaine, seules 10 sont actuellement impliquées dans la collecte et 20 dans le recyclage au sein du système Ecolav. Et ce, malgré leur contribution notable à l’emploi et aux recettes fiscales du pays.

400 millions de dinars en jeu

Les conséquences économiques de cette désorganisation pourraient être lourdes pour les finances publiques.

D’après Hamza Chaouech, la fermeture progressive des entreprises concernées pourrait priver l’État tunisien d’environ 400 millions de dinars de revenus fiscaux.

Ces recettes proviennent principalement des taxes appliquées à l’importation des matières plastiques, qui alimentent notamment le Fonds de lutte contre la pollution.

Des chiffres contestés

Le directeur général de l’Agence nationale de gestion des déchets a tenu à nuancer certaines données. Il remet en question les estimations optimistes évoquant une collecte de 70 000 tonnes, qu’il qualifie d’irréalistes.  Si les opérateurs parviennent à collecter 500 tonnes par an, ce serait déjà un exploit, a-t-il affirmé, soulignant les limites actuelles du système.

Un secteur tourné vers l’export

De son côté, Hanen Slimi, présidente de la Chambre nationale du recyclage, a mis en lumière l’importance stratégique du recyclage pour l’économie tunisienne. Elle a rappelé que la majorité des matières plastiques recyclées sont destinées à l’exportation, notamment vers la Turquie, générant des recettes en devises pour l’État.  Ce que nous ne collectons pas aujourd’hui finit dans la mer. Cela pollue nos eaux, notre environnement et compromet tout un écosystème, a-t-elle conclu.

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