Rapport ITCEQ : Les défis de la Tunisie face à la compétitivité mondiale

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L’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Études Quantitatives (ITCEQ) vient de publier son rapport intitulé « Positionnement compétitif global de la Tunisie : Analyses et défis de redressement. »

En 2022, l’économie tunisienne a enregistré de légères améliorations sur certains aspects de sa compétitivité économique, mais elle reste confrontée à d’importantes faiblesses structurelles. Avec un score global de 0,36, la Tunisie se classe 22ème sur 27 pays comparés, dépassant de justesse les pays les moins performants.

Un positionnement global difficile

Avec une amélioration marginale par rapport à 2020 (24ème rang) et 2021 (23ème rang), la Tunisie reste dans le groupe des économies à faibles performances. Le pays peine à rivaliser avec les leaders asiatiques et européens tels que Singapour, la République tchèque et l’Estonie. Ce faible score résulte principalement de déficits à deux niveaux : la compétitivité courante (26ème rang) et la compétitivité potentielle (21ème rang).

Compétitivité courante : Des signes de faiblesse prononcés

Le score de 0,38 reflète des déficiences structurelles majeures :

  • Secteur bancaire : La proportion des prêts non performants atteint 13,7 %, plaçant la Tunisie au 27ème rang. La faible inclusion financière est aggravée par le faible nombre de guichets automatiques (32 pour 100 000 adultes, 22ème rang).
  • Marché boursier : Avec une capitalisation de 16,7 % du PIB, le pays reste loin derrière des leaders comme Singapour (132,7 %).
  • Déficits gémellaires : Le solde courant (-8,9 % du PIB) et le déficit budgétaire (-7,7 % du PIB) restent préoccupants, aggravés par la flambée des importations et une inflation record de 8,3 % en 2022.

Compétitivité potentielle : Une base fragile pour l’avenir

Malgré un classement supérieur, la compétitivité potentielle présente plusieurs fragilités. L’intégration des technologies de l’information et de la communication (TIC) demeure insuffisante pour soutenir une économie de la connaissance. Par ailleurs, l’éducation technique et professionnelle se révèle sous-optimale, ce qui limite l’attractivité des investissements à haute valeur ajoutée.

Performances en matière d’exportation

Le secteur manufacturier constitue un point positif, représentant 88,8 % des exportations de biens. Toutefois, la diversification des marchés demeure insuffisante (24ème rang). De plus, la part tunisienne sur le marché européen a chuté de 14 %, témoignant de la perte de compétitivité industrielle.

Recommandations et perspectives

Le rapport met en avant plusieurs pistes pour inverser cette tendance :

  • Stimuler l’épargne et attirer des investissements étrangers en rationalisant la fiscalité et améliorant le climat des affaires.
  • Moderniser les infrastructures technologiques pour permettre une plus grande adoption des TIC dans tous les secteurs.
  • Renforcer la diversification économique, notamment dans des domaines à forte valeur ajoutée comme l’aéronautique et la pharmaceutique.
  • Développer le capital humain par des réformes de l’éducation et de la formation professionnelle, adaptées aux besoins des entreprises.

 

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