PwC, qui développe des missions de conseil, d’audit et d’expertise juridique et fiscale pour des organisations vient de publier la 1ère édition Tunisie – CEO Survey.
Intitulée « Le dirigeant à l’épreuve de la résilience », cette étude phare, qui prend le pouls de plus de 4 400 dirigeantes et dirigeants dans 105 pays, est de retour pour une 26ème édition au niveau mondial et une première édition en Tunisie.
Le délicat exercice du dirigeant face au contexte économique perturbé et à des menaces omniprésentes
Selon cette étude, 48 % des CEO tunisiens estiment que leur modèle économique actuel ne sera plus viable d’ici 10 ans, 91 % des CEO tunisiens investissent dans la montée en compétences de leurs collaborateurs et ½ des dirigeants tunisiens ont engagé des mesures pour faire face au changement climatique.
A la question « Selon vous, dans quelle mesure votre entreprise sera-t-elle exposée aux principales menaces suivantes au cours des 12 prochains mois ? », 52% des dirigeants tunisiens ont répondu l’inflation, 36% ont répondu la volatilité macroéconomique, 30% ont répondu les conflits géopolitiques, 12% les risques liés à la cybersécurité, 15% les risques sanitaires, 18% les changements climatiques et 15% les inégalités sociales.
Fortement liés au contexte, les risques conjoncturels que sont l’inflation, la volatilité macroéconomique et les conflits géopolitiques sont cités en menaces principales de l’année à venir par les chefs d’entreprises tunisiennes.
Au cours des cinq prochaines années, les chefs d’entreprises se sentent exposés à un ensemble diversifié de risques – l’inflation, la volatilité macroéconomique, le changement climatique, les risques sanitaires rejoignent les inégalités sociales.
L’inflation fait son entrée dans le classement des menaces directement à la première place, et ce, en Tunisie comme au niveau mondial. En Tunisie, les dirigeants affichent une sensibilité importante à l’inflation (menace numéro un à 12 mois), alors même qu’elle y est supérieure à la moyenne au Monde.
L’optimisme de l’année dernière, qui reflétait l’espoir que les conditions économiques continuent à s’améliorer à mesure que la pandémie mondiale s’atténue, a été anéanti en 2022 par des chocs tels que la plus grande guerre terrestre que l’Europe ait connue depuis la Seconde Guerre mondiale, des effets d’entraînement comme la flambée des prix de l’énergie et des matières premières, et l’accélération de l’inflation générale des salaires et des prix.
Les risques liés à l’inflation sont depuis quelques années dans le top 3 des menaces perçues par les dirigeants dans le monde, à court comme à plus long terme. Les dirigeants tunisiens classent cette menace en première position à horizon de cinq ans (42% contre 28% dans le monde) et en première position à horizon de 12 mois (52% contre 40% dans le monde). Cette sensibilité au risque d’inflation est récente.
Cette tendance reflète l’immense crise économique, exacerbée par les répercussions de la pandémie du COVID-19, et la hausse des prix des importations d’énergie et des matériaux de base, à cause de la crise russo-ukrainienne.
Les risques liés à la cybersécurité sont depuis quelques années dans le top 3 des menaces perçues par les dirigeants dans le monde, à court comme à plus long terme. Les dirigeants tunisiens classent cette menace à la sixième position à un horizon de cinq ans (15% contre 25% dans le monde) et à un horizon de 12 mois (12% contre 20% dans le monde). Cette sensibilité au risque cyber est récente. Pour rappel, ce risque avait fait une progression notoire dans le monde de +36% en 2022 par rapport à 2021.
Cette tendance reflète la forte croissance des cyber incidents, ainsi que la gravité de leurs impacts, qui mettent à l’épreuve la résilience des entreprises.
Les dirigeants tunisiens ne font pas exception et témoignent également d’un pessimisme important. Toutefois, cet état d’esprit est moins marqué qu’auprès de l’ensemble des dirigeants mondiaux : en Tunisie, 58% pensent que la croissance économique mondiale va ralentir, contre 73% dans le monde.
Le pessimisme des dirigeants se mesure en comparant leur confiance dans les perspectives de croissance de leurs propres entreprises (par opposition à celles de l’économie mondiale) au cours des 12 prochains mois.
La baisse du niveau de confiance des chefs d’entreprise dans les perspectives de leurs propres organisations entre l’année dernière et cette année (environ 25 %) a été nettement plus faible que la chute de 2009 (où elle a atteint plus de 50 %), mais plus importante qu’au cours des 15 dernières années.
Il y a eu des exceptions : les CEO d’Afrique, du Brésil, de Chine, du Japon et du Moyen-Orient sont à peu près aussi confiants dans leurs perspectives de croissance qu’ils ne l’étaient l’année dernière et, en général, les CEO sont plus confiants dans leurs perspectives de croissance du chiffre d’affaires à trois ans qu’à plus court terme, ce sur quoi nous les avons également interrogés.
Interrogés sur les perspectives économiques de la Tunisie à 12 mois, les dirigeants tunisiens sont plus pessimistes encore puisqu’ils sont 58% à envisager un ralentissement de la croissance, ce qui représente un véritable changement de perception par rapport à la tendance mondiale de l’année précédente.