Youssef Meddeb, directeur général de l’Institut One to One, a dévoilé les résultats d’une étude approfondie sur les petites et moyennes entreprises en Tunisie. Conduite par la Fondation Konrad-Adenauer-Stiftung (KAS) en partenariat avec le Centre des jeunes dirigeants (CJD), l’Institut One to One et l’Association Tunisienne des Ressources Humaines, cette enquête éclaire des questions cruciales telles que l’employabilité, les défis en matière de recrutement et les accès aux financements.
S’exprimant sur les ondes d’Express FM, Youssef Meddeb a précisé que la Tunisie compte environ 20 000 PME, réparties sur l’ensemble du territoire, et employant chacune entre 6 et 199 salariés permanents.
Une implantation géographiquement inégale
La répartition géographique de ces entreprises révèle des disparités marquées. Près de 44 % se concentrent dans la région du Grand Tunis, tandis que 18 % se trouvent dans le Sahel, 14 % à Sfax et 13 % dans le Nord-Est. Les régions du Nord-Ouest, du Centre-Ouest et du Sud demeurent moins dynamiques, ne représentant ensemble que 5 % du total.
Taille des entreprises et employabilité
Les données montrent que 68 % des PME tunisiennes emploient moins de 20 salariés, avec 35 % d’entre elles comptant entre 6 et 9 employés et 29 % entre 10 et 19. Par ailleurs, seules 19 % disposent de 20 à 49 employés. Les entreprises industrielles se distinguent cependant par une capacité d’employabilité plus importante : elles représentent 81 % des structures employant plus de 100 salariés.
Recrutement et rétention des talents, des défis persistants
Sur le plan des ressources humaines, Youssef Meddeb a souligné que les difficultés de recrutement touchent la moitié des entreprises interrogées. Parmi les PME exportatrices, 71 % éprouvent des problèmes pour fidéliser leurs employés. Face à ces défis, deux tiers des entreprises affirment avoir adopté des stratégies destinées à améliorer leur productivité et à mieux retenir leurs salariés.
Dynamisme de l’investissement et accès limité aux financements
S’agissant des investissements, l’année 2023 s’est caractérisée par un certain immobilisme. Seules 30 % des entreprises ont investi dans la numérisation, 25 % dans des moyens de transport et 23 % dans des infrastructures. Cependant, les perspectives pour 2025 semblent plus prometteuses : 57 % des entreprises envisagent d’investir, et 77 % expriment un optimisme quant à l’avenir de leurs projets. Le financement reste néanmoins un obstacle important pour nombre de PME. Environ 28 % des entreprises ont sollicité un prêt bancaire, dont seulement 42 % ont obtenu une réponse favorable, tandis que 38 % se sont vues refuser l’accès à ce type de financement. Par ailleurs, 18 % ont opté pour des solutions de leasing, avec un taux d’approbation de 73 %.
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