
L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) en Tunisie, vient de dévoiler les résultats de son enquête intitulée « État du marché de l’emploi international et identification des opportunités pour les demandeurs d’emploi tunisiens ».
L’objectif est de fournir une analyse du marché de l’emploi international et d’identifier les opportunités pour les Tunisiens qualifiés qui peinent à trouver un emploi dans leur pays d’origine. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme « Pour une approche globale de la gouvernance des migrations et de la mobilité de main-d’œuvre dans les pays de l’Afrique du Nord » (THAMM), visant à faciliter les voies de migration régulières.
Les migrants tunisiens proviennent majoritairement de trois régions :
- Nord-Est (26,4 %),
- Grand Tunis (26,2 %)
- Centre-Est (24,4 %).
Les principales destinations :
L’étude identifie 7 destinations privilégiées pour les migrants Tunisiens :
– Allemagne,
– Belgique,
– Canada,
– Émirats Arabes Unis,
– France,
– Italie,
– Qatar.
La majorité s’installent en Europe, principalement en France (52,5 %), en Italie (14,1 %) et en Allemagne (8,2 %). L’Amérique du Nord accueille 4 % de ces migrants, tandis que 11,4 % des travailleurs tunisiens à l’étranger résident dans les pays arabes.
Au cours des cinq dernières années, l’Amérique du Nord, le Grand Maghreb et le Moyen-Orient ont également vu une augmentation des migrants tunisiens, avec une hausse notable de la migration féminine qui représente désormais 31 % du total.
Les principales raisons qui poussent les Tunisiens à émigrer sont :
- La recherche d’un emploi (45 %),
- Le regroupement familial (32 %),
- Les études (11,5 %).
Par ailleurs, l’étude révèle qu’en matière d’emploi, seulement 3,8 % des répondants accepteraient n’importe quel emploi en Tunisie, contre 11,3 % pour un emploi à l’étranger.
Selon l’étude, 17,3 % des migrants Tunisiens ayant quitté le pays avant 2 000 étaient titulaires d’un diplôme supérieur, tandis que ce chiffre a grimpé à 47,4 % pour ceux ayant quitté entre 2010 et 2020.
La dernière vague migratoire, exacerbée par la pandémie de COVID-19 et la crise socio-économique, montre que 20 % de la population non-migrante tunisienne âgée de 15 ans et plus envisagent de migrer pour vivre, travailler ou étudier à l’étranger.
L’enquête révèle que 67 % des participants envisagent de quitter la Tunisie pour trouver un emploi. Parmi eux, 34 % prévoient un départ individuel, et 32 % comptent sur l’Agence nationale de l’emploi et du travail indépendant (ANETI).
Par ailleurs, 38 % des répondants ont déjà entamé les démarches de migration, tandis que 30 % sont encore en phase de réflexion.
Il est à noter que 17 % des répondants font face à des obstacles tels que les frais élevés des agences privées non agréées et le manque d’expérience requise.