Mehdi Ben Abdallah : « La culture est un élément central de la nouvelle économie »

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Mehdi Ben Abdallah TBCC

Rencontre avec Mehdi Ben Abdallah Président de La Chambre de Commerce Tuniso-Britannique TBCC.

Comment se présente actuellement la coopération culturelle entre la Tunisie et la Grande Bretagne? 

Elle est malheureusement encore en dessous du potentiel existant, mais les relations Tuniso-Britanniques se sont énormément développées ces trois dernières années dans beaucoup de domaines. 

Tout d’abord il y a eu une excellente coopération dans domaine de la sécurité qui a permis de faire retirer l’avis britannique contre les voyages en Tunisie. Par la suite la coopération économique s’est développée dans plusieurs secteurs avec de très intéressants programmes pour aider à promouvoir l’exportation et l’investissement, et il y a aussi un vrai travail qui est en train d’être fait pour préparer la coopération économique post Brexit. Des avancées certaines sont également visibles aujourd’hui dans le domaine de l’éducation avec la promotion de langue anglaise dans les écoles et dans le domaine de l’enseignement supérieur avec la mise en place de la commission mixte pour l’enseignement supérieur et la recherche scientifique dont la TBCC est membre. On a vu aussi une augmentation significative du nombre de touristes britanniques en Tunisie, et je crois que cette année-là sera une année record. Je pense donc qu’il est maintenant important de focaliser sur la coopération culturelle qui est un élément fondamental pour le rapprochement en les deux pays. D’ailleurs, la TBCC est en discussion avec le British Council pour organiser au mois de Septembre la semaine Culturelle tuniso-britannique. 

Il faut aussi saluer quelques initiatives existantes dans le domaine de la coopération culturelle qui doivent être soutenues et multipliées.

Par exemple, il y a deux projets de coopération d’une durée de 3 ans qui ont été mis en place en 2012 par l’Institut National du Patrimoine et l’Université d’Oxford dans le domaine archéologique, ou encore on peut mentionner le projet Tfanen–Tunisie Créative; un projet d’appui au renforcement du secteur culturel, mis en œuvre par le British Council et  financé par l’Union européenne dans le cadre du Programme d’Appui au Secteur de la Culture en Tunisie. 

L’Ambassade Britannique en Tunisie encourage aussi différentes initiatives dans ce secteur, et a organisé à l’occasion de la fête Internationale de la femme la réception Women in Culture qui a regroupé des artistes peintres et musiciennes tunisiennes 

En Grande-Bretagne l’Ambassade de Tunisie à Londres soutient plusieurs activités culturelles tunisiennes dont la participation des artistes tunisiens au Shubbak 2019, un grand festival pour l’art arabe contemporain fondé par le Lord Maire de Londres.

L’Ambassade Tunisienne, organise aussi au mois de Juin une conférence sur l’histoire de Carthage à la Cass Business School, ce qui est une excellente initiative qu’on aimerait voir plus souvent au Royaume-Uni, peut-être dans le cadre d’un accord ou un projet commun qui assure le développement et la continuité de telles actions.

En quoi cette coopération culturelle est un levier fondamental pour le développement de la coopération économique?

La culture n’est pas seulement importante pour le développement de l’économie, elle est aussi importante pour le développement de l’humanité. J’aime souvent rappeler que lorsqu’on proposa à Winston Churchill de couper dans le budget de la culture pour aider l’effort de guerre, il répondit tout simplement : « Mais alors, pourquoi nous battons-nous ?» !!!

La culture est un élément central dans la nouvelle économie axée sur la créativité, l’innovation, la dimension numérique et l’accès au savoir. Les industries culturelles et créatives sont de plus en plus importantes et génératrices de valeur et d’emplois. La stratégie de la Tunisie en matière de relations culturelles internationales devrait donc également devenir une stratégie de croissance inclusive et de création d’emplois. 

Quel est le rôle de la Chambre mixte pour promouvoir la coopération bilatérale dans les domaines de l’éducation et la culture?

Jusqu’à aujourd’hui la TBCC n’a pas vraiment  à jouer un rôle direct dans la promotion de la coopération bilatérale dans le secteur culturel. Cependant, à travers ses différentes actions, elle est en train de promouvoir, d’une manière indirecte, la culture entrepreneuriale, le tourisme culturel, l’innovation, l’utilisation de la langue anglaise ou encore la culture culinaire tunisienne.

Pour ce qui concerne l’enseignement supérieur, La TBCC est membre de la Commission Tuniso-Britannique récemment créée entre les deux gouvernements, et nous sommes partenaire du British Council pour la promotion de la langue anglaise dans les affaires. Nous sommes en train d’œuvrer au développement et renforcement de la collaboration bilatérale dans ce secteur de l’enseignement qui présente un énorme potentiel. 

Cette collaboration a déjà porté ses fruits et cela c’est suite à plusieurs rencontres avec les opérateurs dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur en Tunisie et au Royaume-Uni. On peut citer à titre d’exemple l’accord qui a été signé avec l’Agence Britannique d’Accréditation et d’Assurance Qualité qui accompagnera le programme d’accréditation des universités tunisiennes conformément aux standards internationaux, ou encore l’accord signé avec le ministère de l’éducation pour de développement de l’enseignement de la langue anglaise dans nos écoles.

Notre rôle en tant que chambre vise également à faciliter l’accès des étudiants à l’enseignement dans les deux pays, créer des universités ou instituts britanniques ou mixtes en Tunisie, augmenter les échanges d’enseignants entre les deux pays ainsi qu’à développer la collaboration en matière de recherche scientifique.

Aussi, comme je l’ai dit précédemment, la TBCC, en collaboration avec le British Council est en cours de préparation de l’organisation durant mois de Septembre de la semaine Culturelle Tuniso-Britannique.

De plus en plus d’écoles britanniques ouvrent leurs portes en Tunisie. Comment interpréter ce dynamisme?

C’est le résultat d’un signal fort d’une demande importante en Tunisie pour l’apprentissage de la langue anglaise et pour le modèle d’éducation anglo-saxon. Le système éducatif Anglais, qui est parmi les meilleurs au monde, a fait ses preuves et répond parfaitement aux exigences actuelles des tunisiens et tunisiennes qui sont devenus de plus en plus conscients de cette réalité. L’environnement est donc favorable et explique le succès de plusieurs de ces établissements.

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