Les TRE sont pleinement Tunisiens

0
1690

Aujourd’hui l’évolution du monde conduit les individus à vivre dans une société mondialisée. Ce qui les conduit à se poser la question sur la place de l’expression de l’identité socio-culturelle de la personne, et le regard sur les autres identités, lesquelles par ce fait deviennent un élément complémentaire et un axe de la diversité que l’on doit assumer et respecter en même temps. Vivre dans des sociétés multi ethniques et multi culturelles suppose que l’on soit préparé à assumer cette double appartenance et en tirer profit afin de construire une altérité réciproque qui assure une bi culturalité équilibrée.

Compte tenu de la mutation des sociétés Humaines et des effets de la mondialisation, et conscients de l’importance de leur apport à la Tunisie, les membres de la diaspora Tunisienne à l’Etranger, aspirent à devenir une force de propositions alternative au développement des relations bilatérales entre les pays de résidence et le pays d’origine.

Ils ont un potentiel non négligeable à mettre au service du pays d’origine pour contribuer à la relance économique et booster la croissance. Ils ont l’opportunité de devenir des acteurs d’investissement incontournables, si l’État se donne les moyens de s’organiser et engager les réformes structurelles nécessaires pour rendre les administrations plus efficaces et mieux structurées pour donner plus de lisibilité de leurs procédures et de visibilité des démarches qui doivent être accomplies, et rendre le dialogue avec les citoyens plus transparent. Les compétences dans tous les domaines, scientifique, économique, financier, social ou culturel des Tunisiens Résidants à l’Etranger sont un vecteur de transfert de capital humain, dont la complémentarité avec ce qui existe déjà au pays donnerait un coup de fouet à la dynamisation du marché de l’emploi, de la formation et de l’ingénierie de projets.

L es Tunisiens Résidants à l’Etranger souhaitent que l’Etat Tunisien leur offre la possibilité de participer au débat public et se concerter avec leurs représentants sur les projets à conduire et les stratégies à mettre en place, et les sortir du rôle de pourvoyeur de devises dans lequel ils ont été assignés depuis le début de l’émigration vers les marchés de travail des pays industrialisés.

En l’occurrence l’Etat doit donner une perception plus claire à la diaspora du rôle qu’elle doit jouer et de l’impact attendu, pour que tous ses membres, jeunes et moins jeunes qui ne manquent ni d’ambition, ni de talent, s’engagent dans une réflexion sur les modalités d’une plateforme de projets à réaliser et asseoir ainsi, l’audience et la visibilité dont les membres de la diaspora ont aujourd’hui besoin.

D’autres axes de travail peuvent être envisagés ou proposés pour servir de trame à des actions techniques condensées dans un projet à présenter aux acteurs associatifs pour l’amender et le valider. Il aurait pour vocation la mobilisation tissus associatif Tunisien à l’Etranger et l’encourager à s’intéresser à l’évolution de la société Tunisienne et l’inciter à y apporter sa contribution. La transition démocratique et le changement qui doivent s’opérer en Tunisie ne devront pas se faire sans la participation active, « des Tunisiens de l’Etranger ».

Un autre axe peut être consacré au rôle , non négligeable,  de la FTRE, dans le développement économique et sociale de la Tunisie, dans l’investissement et la création de projets afin de dynamiser le marché de l’Emploi et lutter contre le chômage des jeunes et des moins jeunes, ainsi que son rôle dans le maintien et la sauvegarde de l’identité culturelle tunisienne, dans une société mondialisée et faciliter son épanouissement dans une cohabitation pacifique avec d’autres identités et d’autres traditions , dans les pays de résidence.

Ce travail et cet investissement vise à améliorer le cadre de participation des TRE, dans tous ce qui touche à la Tunisie, rendre cette participation visible et la voix des Tunisiens plus audible par les autorités du pays. Il vise également à tisser les partenariats avec les autorités et les décideurs des pays de résidence à travers un tissu associatif dynamique, pour les encourager à apporter leur participation à la construction d’une société meilleure et rendre les relations entre la Tunisie et les pays de résidence plus fluides et plus constructives. Des actions et des projets qui vont dans le sens de développer la relation entre les pays de résidence et le pays d’origine de la diaspora, doivent permettre de traduire dans les faits une harmonisation des dispositifs d’aide aux initiatives individuelles tout en favorisant la mise en place d’une politique publique qui les prend en compte.

Ces réflexions tendent à démontrer s’il en est besoin, n’en déplaise à certains[3], l’attachement à la Tunisie de ses ressortissants qui vivent à l’extérieur du territoire national, et plus particulièrement les Tunisiens et les Tunisiennes résidants en France et dans les autres pays Européens. l’Etat doit être conscient du regard attentif que les Tunisiens portent à l’évolution de la situation économique, socioculturelle et politique du pays, et apporter la preuve de sa volonté d’impliquer  les membres de la diaspora dans les changements à conduire pour bâtir une « société juste et équitable, ou tout un chacun, sans distinction de race, de religion, d’ethnie, de confession religieuse , d’opinion syndicale ou politique , trouve sa place dans le respect et la dignité, dès qu’il exprime le souhait de s’engager dans une communauté de destin avec les reste de la population. » Il doit aussi montrer l’importance qu’il accorde à l’apport des Tunisiens de l’extérieur à un renforcement de la démocratie, et consolider les fondements d’un État de droit, sinon le renforcer.

Les représentants de la diaspora soutiendront par des actions mutualisées la Tunisie dans sa démarche de défendre l’intérêt qu’elle porte à l’amélioration des conditions de vie et la prise en charge adaptée des personnes vulnérables, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. En proposant un cadre attractif, elle affirmera parallèlement le souhait de voir revenir les forces vives de la diaspora afin de les encourager à mettre à profit leurs compétences et leurs expériences au service de la Tunisie.

Ces objectifs stratégiques qui impliquent les membres de la diaspora, et notamment, les personnes hautement qualifiées, sont réalisables, s’ils sont adossés à une structure qui laisserait à chaque membre, à quelque niveau qu’il soit la possibilité d’apporter sa contribution et œuvrer efficacement à son épanouissement, et qui porterait la vois des membres de la diaspora auprès des autorités.  Ainsi l’organisation pourrait avoir une direction , a qui reviendrait la tâches de prendre les décisions et de parler en son nom , des bureaux qui peuvent être les relais locaux dans les endroits ou des représentants sont désignés , un mode de rencontres régulières pour affiner la concertation et les échanges sur les enjeux qui se présentent et les modalités d’y répondre, un mode de communication Interne à destination de tous les membres pour les informer des enjeux et les mobiliser autour des thématiques arrêtées lors des rencontres. Enfin une communication externe destinée au grand public et aux responsables politiques afin de les sensibiliser aux problématiques qui se posent et au travail qui doit être effectué.

La démarche consiste à fournir un environnement favorable, de manière à permettre l’accomplissement des individus et leur participation au développement du pays. Ainsi, les membres de la diaspora auront le sentiment d’avoir leur place en Tunisie, ce qui renforcera leur attachement et celui de leurs enfants au pays de leur parents voir même leurs grands-parents.

 

 

Par Mbarek AOUADI

Expert en politiques publiques et politiques sociales.

Vice-président de l’Association Des Tunisiens de France.

Secrétaire général du Collectif des Organisations Tunisiennes à l’Etranger.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here