Cette initiative s’inscrit dans la promotion de la culture des droits de l’homme en se basant sur les médias interactifs.
Pour la présentation de ce programme :
Mme Hajer Ben Hammouda, Chargée de programme KAS
L’IADH est un partenaire de longue date avec la KAS, pourrais-tu nous présenter les principaux axes de collaboration de ce partenariat ?
Nous partageons avec l’IADH l’un de nos grands objectifs qui est de consolider les valeurs et les principes des droits de l’Homme, de la liberté et de la démocratie. Nous avons travaillé avec l’IADH depuis plusieurs années et notre collaboration date depuis 2006. Le travail de la KAS avec ce partenaire a été à travers différentes formations, workshops et conférences sur des thèmes et sujets d’actualité. Les initiatives touchent toujours des axes divers : politique, sociale, etc. et les champs de collaboration ont été bien diversifiés après la Révolution par des projets qui servent le processus de démocratisation et la prise de décision.
En 2021, nous avons travaillé avec l’IADH par exemple sur le thème ‘’l’action municipale sensible aux droits de l’Homme’’ ; quatre formations pour des conseillers municipaux et des activistes de la société civile du nord, du centre et du sud tunisien ont été planifié afin de renforcer le travail municipal et aider ces agents à adapter et consolider les droits d’Homme dans leurs actions et stratégies municipales et même aussi au niveau de la planification budgétaire. D’autres initiatives ont été élaborés avec le bureau KAS-PolDiMed (pour les programmes régionaux du Sud Méditerranéen) et pendant des années sur le projet ‘’Anabtawi’’. C’est un cycle d’ateliers annuel autour des droits de l’Homme et qui regroupe des activistes de la société civile de plusieurs pays arabe (18 pays).
De même, nous veillons toujours avec l’IADH à favoriser la participation citoyenne et défendre ses intérêts, à donner l’espace aux idées d’être débattus, à favoriser le respect de toutes les opinions et à encourager la diversité sans discrimination. D’ailleurs, tous les efforts ont pour but d’accroître la démocratie et pousser le développement.
Et delà vient ainsi notre action phare qui est le lancement du Radio Essaida FM. C’est une radio qui s’occupe exclusivement de l’éducation des droits de l’Homme et ouvre l’espace de communication, de promotion et de partage sur ces notions et valeurs à travers cette plateforme médiatique. Nous croyons fortement que la radio peut être une tribune idéale pour mener des débats constructifs et faire jaillir un sentiment collectif sur la réalité tunisienne.
Le radio Essaida Fm est capable aujourd’hui de s’approcher des jeunes, de toucher les cités populaires et d’adapter le ‘’langage sur les notions de la liberté et des Droits de l’Homme’’ au lexique des auditeurs. En effet, le terme ‘’Droit de l’Homme’’ englobe plusieurs axes tel que le droit des enfants, les droits de la femme, le droit à un environnement propre et sain, le droit d’éducation, de santé, etc.
De même, les sujets discutés et les programmes diffusés montrent aux citoyens, que ces concepts ne sont pas des notions abstraites mais ces valeurs doivent se manifester chaque jour dans nos pratiques habituelles. On ne peut pas réussir à enraciner les valeurs et les principes des droits de l’Homme dans la société si on ne s’approche pas des citoyens dans leur quotidien.
Quelles sont les clefs du succès de la longévité de ce partenariat ?
Nous étions engagés avec l’Institut Arabe des Droits de l’Homme, depuis 2006, avec différentes activités et projets. Et cette collaboration se singularise par la compréhension mutuelle des axes de travail de chaque organisation et le partage quotidien des champs de développement nécessaires.
La relation de confiance et de respect entre les deux partenaires, a été toujours la base de ce partenariat et de toute collaboration. Aussi, la Konrad Adenauer Stiftung ne limite pas son support à ses partenaires par seulement l’assistance logistique et financière, mais aussi avec le développement des idées, le partage d’expérience et d’expertise et la résolution des défis. De même, ce qui en fait un vrai partenariat c’est la capacité de communiquer efficacement avec l’autre, de partager la même vision et de croire en l’engagement du partenaire. D’ailleurs, les initiatives choisies et proposées par l’IADH sont toujours pertinentes et qui montrent leur impact réel en touchant des sujets d’actualité.
Peux-tu présenter votre appui technique par rapport au nouveau projet de l’IADH lancé en 2019 et les grandes lignes pour 2022 ?
Depuis 2019, la KAS et l’IADH ont commencé à mettre en place les préparatifs pour la radio Essaida Fm. Ceci a commencé par des formations pour les animateurs et journalistes de la radio, par l’aménagement de la radio et l’achat du matériel nécessaire ainsi qu’un accompagnement continue. Le lancement officiel de la radio a été effectué en 2020 avec différents programmes et émissions.
Nous sommes convaincus de la mission de cette radio et de l’importance du média pour l’éducation et la diffusion des valeurs des droits de l’Homme. L’idée derrière le lancement de la Radio Essaida est de créer un facteur de rapprochement, un pont et un pas vers l’autre pour lui donner le droit de parole et pouvoir communiquer avec lui. Ainsi, cette radio n’est pas limitée à une cible bien spécifique ou à des sujets bien précis, mais c’est une plateforme d’information libre et de qualité qui touche tous les axes comme l’éducation, la santé, la culture, etc.
En renforçant sa ligne éditoriale spécifique, nous travaillons actuellement avec l’IADH à planifier des programmes diversifiés dans cette jeune radio et à même intégrer d’autres partenaires pour enrichir ses programmes. Ils participent que ce soit en tant que invités dans les émissions d’Essaida Fm ou même en planifiant des initiatives et des idées créatives pour de nouveaux programmes. Je cite par exemple, le programme ‘’Café-Talk, Houmetna’’, où nous avons choisi de généraliser l’idée du café-talk lancé par un autre partenaire (iiDebate) et l’adapter au concept Radio.
Cette année aussi, nous pensons nous adresser à l’audience avec un nouveau programme qui donne la chance aux jeunes de s’exprimer d’une manière libre sur plusieurs thèmes. Des podcasts seront diffusés avec différents formats d’expression (Poème, storry-telling, etc.) Chaque podcast sera le sujet d’un débat dans une émission spéciale.
En effet, notre support à l’IADH et à la radio Essaida ne se limite pas à fournir les aspects techniques et logistiques, mais nous travaillons de pair avec nos partenaires et nous faisons le suivi avec eux dans chaque étape et ceci que ce soit au niveau de la conception d’idée, de l’implémentation ou du développement.
M. Abdelbasset Ben Hassen, Président de l’Institut Arabe des Droits de l’Homme
Pourriez-vous nous présenter les principales réalisations de l’IADH pour cette dernière décennie ?
L’Institut Arabe des Droits de l’homme, créé en 1989, fait partie des principales organisations non gouvernementales qui œuvrent à la formation aux droits de l’homme, à la réforme des institutions et au renforcement des capacités des acteurs de la société civile. Grâce à son réseau d’experts, l’IADH a publié des dizaines d’études sur l’état des droits de l’homme dans la région MENA. Depuis 2011, il a été une force de proposition de nouvelles politiques respectueuses des droits dans une région agitée par l’instabilité politique et les dérives autoritaires. De nombreuses initiatives ont été prises par l’IADH. Les plus significatives sont les suivantes :
- A la suite de la signature d’une convention avec le ministère de l’Education le 17 mars 2011, l’IADH a été appelé, officiellement en 2015 par le chef du gouvernement tunisien, à piloter et à mettre en œuvre (avec le ministère de l’Education et l’UGTT) le processus de la réforme de l’éducation en Tunisie sous le slogan «pour une école citoyenne». Cette expérience est riche d’enseignements, car elle a adopté une approche participative fondée sur les droits de l’homme.
- L’IADH a mis en place des projets de lutte contre la précarité des Tunisiens et des immigrés au sens large à travers le renforcement des capacités de plaidoyer de la Société civile et la formation des fonctionnaires des ministères des Affaires sociales, de la Justice, de la Femme, de la Défense et de l’Intérieur.
- L’IADH a organisé des colloques sur divers sujets en lien avec l’éducation, la justice transitionnelle, la précarité, les mouvements sociaux et la promotion des droits de l’homme.
Que vous a apporté la KAS dans vos réalisations ?
La Kas est l’un des partenaires stratégiques de l’IADH et ce, dans le cadre de projets en lien avec le renforcement des capacités (La session régionale annuelle Anabtawi) ; la participation politique des femmes et jeunes et de la société civile à la vie démocratique ; La gouvernance locale sensible aux droits de l’homme (cycles de formation pour les élus et la société civile).
Pourquoi avoir pensé au lancement d’une Radio ?
En 2020, l’IADH a créé la Radio Saida Fm, afin de contribuer au renforcement et à l’élargissement du dialogue et de la participation entre les jeunes, les OSC et les autorités locales pour la mise en œuvre de la gouvernance et de la démocratie participative locale en adoptant une approche fondée sur les droits de l’homme. Parmi les émissions les plus significatives figure celle réalisée en partenariat avec la KAS et Idebate : cafe talk-la voix des quartiers populaires. Le concept de cette émission consiste à donner la parole aux jeunes, afin de débattre de questions en lien avec leur précarité et leur rapport avec les services publics et la vie politique et associative.