Les femmes au cœur du développement : comment la microfinance dynamise les entreprises dirigées par des femmes en Afrique

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Partout en Afrique, les entreprises dirigées par des femmes sont confrontées à des obstacles bien connus qui entravent leur croissance et leur accès au financement. Beaucoup de femmes ne peuvent pas utiliser des terrains, des biens immobiliers ou des actifs majeurs comme garantie, car elles n’en sont pas propriétaires. Elles ont donc souvent recours à des services financiers informels, tels que les groupes d’épargne. La méfiance envers les banques, qui découle parfois d’expériences passées ou d’une connaissance limitée du monde financier, restreint encore davantage leur accès au crédit. Les responsabilités domestiques, notamment la garde des enfants et la prise en charge des personnes dépendantes, font que beaucoup de femmes ont moins de ressources à épargner ou à réinvestir dans leur entreprise.

De plus, les normes liées au genre et les restrictions en matière de prise de décision et de mobilité créent des obstacles supplémentaires. En Afrique du Nord et de l’Ouest, notamment en Tunisie, au Ghana et en Côte d’Ivoire, Advans explore des moyens de combler ces lacunes. En concevant des produits sur mesure, en nouant des partenariats avec des acteurs locaux de confiance et en menant des évaluations rigoureuses, Advans apprend à rendre les services financiers accessibles et faciles à utiliser pour les femmes.

Les entrepreneurs ont besoin de financement pour se développer, et la plupart de ces entreprises sont viables mais restent vulnérables en l’absence de systèmes financiers structurés. Les risques sont encore plus importants dans le secteur agricole, où les chocs climatiques et la volatilité des marchés ont un impact disproportionné sur les femmes. Selon le CGAP, les agricultrices ont moins accès au financement, aux outils d’adaptation et aux ressources de gestion des risques que les agriculteurs.1

En Tunisie, Advans Tunisie a lancé El Beya, un prêt spécialement conçu pour les femmes. D’un montant compris entre 1 000 et 10 000 dinars tunisiens (environ 300 à 3 000 euros), ces prêts sont assortis de frais moins élevés et d’exigences moins strictes en matière de garanties. Après deux cycles de prêt, les femmes peuvent emprunter des montants plus importants sans fournir de garantie. Une étude de suivi réalisée en juin 2025 a révélé que 82 % des clientes avaient augmenté leurs revenus, 39 % avaient dépensé davantage pour l’éducation et 13 % avaient créé des emplois.2

Au Ghana, le programme AdvansHer propose aux femmes entrepreneurs un accompagnement personnalisé dans la promotion sur les réseaux sociaux, la comptabilité et la structuration d’entreprise. Plus de 100 PME dirigées par des femmes y ont participé depuis son lancement, avec le soutien de la Banque de Développement du Ghana. L’institution a également lancé un

programme d’épargne pour les frais de scolarité appelé EduSave, spécialement destiné aux femmes.

Vicentia Ananepia3, dirigeante d’une entreprise d’accessoires de mode au Ghana, se souvient du moment où elle a failli perdre une cargaison. À ses débuts, son mari l’a aidée à financer le lancement de son entreprise. Mais lorsque de sérieux obstacles se sont présentés, elle a dû trouver elle-même une solution. « Un jour, mes marchandises sont arrivées de Chine, mais je n’avais pas les moyens d’aller les récupérer », explique-t-elle dans son témoignage. « Je me suis donc tournée vers Advans. Ils m’ont prêté de l’argent pour payer mes factures et j’ai pu mettre les marchandises en vente. » Ce prêt a été le coup de pouce qui l’a aidée à développer son activité. Aujourd’hui, elle possède trois boutiques. « En tant que femme, je suis fière de moi, car il n’est pas facile pour une femme de faire du négoce. »

Les modèles d’Advans ne reposent pas que sur l’octroi de prêts ; ils visent à faciliter les activités commerciales, en fournissant des services financiers variés et adaptés aux besoins des clients. La Côte d’Ivoire en est un autre exemple : Advans y a conçu des produits d’épargne et de crédit destinés aux femmes rurales par l’intermédiaire d’associations villageoises d’épargne et de crédit (AVEC) et de coopératives, en particulier dans les régions productrices de cacao.4

Au-delà de la Côte d’Ivoire, les résultats obtenus à travers le groupe Advans sont palpables : le réseau dessert désormais plus de 240 000 femmes, dont plus de 26 000 ont contracté un emprunt. Les femmes représentent 35 % de l’ensemble des épargnants du réseau.5

Le Kenya illustre ce que la finance inclusive peut accomplir à grande échelle. En 2024, l’adoption généralisée du ‘mobile money’ avait réduit l’écart entre les genres en matière d’accès aux services financiers à seulement 1,6 %, contre des écarts persistants de 12 points de pourcentage en Afrique subsaharienne et de 15 points au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, selon le Global Findex 2025 de la Banque Mondiale.6

Le constat est clair : l’inclusion financière des femmes ne consiste pas à simplifier les produits existants, mais à les repenser en profondeur. Les outils financiers doivent refléter la manière dont les femmes vivent, gagnent leur vie et planifient leur avenir. Une note du FMI sur l’égalité des genres publiée en 2023 souligne que lorsque les femmes ont accès à des services financiers adaptés, les retombées positives se répercutent sur l’ensemble de la société, favorisant le bien-être familial, renforçant la résilience économique et développant le capital humain.7

Que ce soit à travers El Beya en Tunisie, AdvansHer au Ghana ou les services d’épargne et de crédit liés aux AVEC en Côte d’Ivoire, nous constatons chez Advans que les femmes adoptent plus rapidement les services et obtiennent de meilleurs résultats lorsque les produits sont conçus pour répondre à leurs réalités. Il ne s’agit pas de réduire les obstacles, mais d’adapter les solutions aux réalités des femmes.

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