Les enjeux et les modalités de la participation tunisienne à la COP25

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Tunisie COP25

Une conférence de presse sur les enjeux et les modalités de la participation de la Tunisie à la COP25 a été organisée vendredi 29 novembre 2019 à l’hôtel Novotel de Tunis. Des personnalités de marque étaient présentes : M.Samir Bettaïeb, ministre de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche, M.Mokhtar Hammami, ministre des Affaires Locales et de l’Environnement, M.Diego Zorrilla, Coordinateur résident du système des Nations Unies, Mme.Alissar Chaker, Représentante Résidente Adjointe du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en Tunisie, et M.Ardizone Garcia Guillermo, Ambassadeur d’Espagne en Tunisie.

L’urgence climatique à l’échelle mondiale et nationale, causée par l’accélération des changements climatiques, a été l’un des principaux thèmes abordés lors de la conférence. Pour le ministre des Affaires Locales et de l’Environnement, la question climatique ne concerne pas uniquement les experts, mais tout le monde désormais. “Les changements climatiques s’accélèrent. L’urgence climatique est là. La biodiversité est menacée, au même titre que le quotidien des citoyens. En 2050, la hausse des températures en Tunisie sera de l’ordre de 1,8 degré par rapport aux années 1990 si cela continue”, a-t-il mis en garde.

Environnement : face aux menaces, la Tunisie se mobilise

Face à cette menace, la Tunisie a entamé plusieurs chantiers. L’énergie verte sera de mise en vue de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. Dans ce même contexte, dans le cadre d’une stratégie globale 30/30, notre pays compte produire 30% de son énergie à partir des énergies renouvelables à l’horizon 2030. D’autre programme seront mis en place, à l’instar du Plan Solaire qui s’étend sur une durée de 11 ans. Au total, 17 projet tunisiens seront présentés lors de la COP25 par la Tunisie. La participation tunisienne à la COP25 vise aussi à montrer que la Tunisie a respecté ses engagements vis-à-vis de l’Accord de Paris – COP21 – en matière de lutte contre les changements climatiques.

Agriculture : autre champ de bataille pour lutter contre les changements climatiques

Pour sa part, le ministre de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche, M. Samir Bettaïeb, a assuré que la Tunisie a toujours respecté ses engagement en matière de lutte contre les changements climatiques. Le domaine agricole n’est pas en reste : “nous sommes en avance en matière de lutte contre les changements climatiques sur ce plan. A titre d’exemple, la Tunisie a rejoint l’Initiative pour l’adaptation de l’agriculture africaine (AAA) aux changements climatiques”, a-t-il précisé.

Toujours dans l’optique de lutter contre les changements climatiques, 24 000 hectares d’oliviers ont été plantés en Tunisie, notamment dans le Nord. L’olivier, selon le ministre, contribue à la réduction des émissions des gaz à effet de serre. “Sur les 17 projets qui seront présentés lors de la COP25, 5 relève du domaine agricole”, a-t-il encore précisé.

Les Nations Unies aux côtés de la Tunisie dans la lutte

Egalement présent lors de la conférence de presse sur la participation tunisienne à la COP25, M.Diego Zorrilla, Coordinateur Résident du Système des Nations Unies, a salué les décisions qui ont été prises par la Tunisie en vue de lutter contre les changements climatiques. “Le Système des Nationes Unies est là pour accompagner la Tunisie dans ses efforts. Nous travaillons, dans cette optique, avec plusieurs acteurs, notamment le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). D’ailleurs, ce dernier va appuyer la participation de la Tunisie à la COP25”, a-t-il déclaré. Le Coordinateur Résident des Nations a, aussi, souligné la gravité de la situation climatique. “SI nous ne faisons rien, la situation va empirer. La hausse des températures peuvent atteindre les 3 degrés d’ici 2100 par rapport au début de l’ère industrielle”, a-t-il mis en garde.

L’exemple Espagnol

Par ailleurs, l’Ambassadeur d’Espagne en Tunisie, M.Ardizone Garcia Guillermo, a insisté sur la dimension sociale de l’adoption des énergies renouvelables. Autrement dit, adopter ces énergies vertes devraient se faire sans aggraver les inégalités sociales. Il est, d’un autre côté, revenu sur l’engagement de son pays en matière de lutte contre les changements climatiques. Cette lutte est au centre de la politique du gouvernement espagnol. “En 2018, nous envisageons de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 3,8%, ce qui est supérieur à la moyenne européenne. L’Espagne est le deuxième pays au monde en matière de production énergétique à partir des énergies renouvelables. Nous espérons réduire nos émissions de 90% d’ici 2050, tout en développement les énergies vertes”, a-t-il souligné.

L’importance des partenariats pour lutter contre les changements climatiques

Enfin, Mme. Alissar Chaker, Représentante Résidente Adjointe du PNUD, a souligné l’importance de la participation tunisienne à la COP25. Elle considère qu’elle permettra de faire valoir les efforts tunisiens en matière de lutte contre le changement climatique, mais pas seulement : à travers la COP25, la Tunisie pourra insister sur sa vulnérabilité à la dégradation de l’environnement. Dans ce contexte, il est important, poursuit-elle, de tisser des partenariats avec d’autres pays et d’obtenir le soutien nécessaire en vue de lutter contre le changement climatique.

La conférence de presse a été clôturée par une séance de questions/réponses, durant laquelle les journalistes présents, nationaux et internationaux, ont pu poser leurs questions sur les défis auxquels la Tunisie fait face en matière de changement climatique, mais aussi sur la stratégie des pouvoirs publics en vue de lutter contre ce fléau. Comment décrocher le financement nécessaire ? Quel rôle pour les partenaires de la Tunisie ? Comment impliquer les collectivités locales ? Tant de problématiques qui ont été discutée. Nul doute que la Tunisie apportera une réelle valeur ajoutée pendant la COP25. Il s’agira de tisser de nouveaux partenariats, certes, mais aussi de convaincre les plus gros pollueurs de s’impliquer davantage, et la tâche s’annonce plutôt compliquée.

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