Les deux tendances économiques ayant émergé en 2022 et qui devraient rester au centre de l’attention en 2023

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PwC, qui développe des missions de conseil, d’audit et d’expertise juridique et fiscale pour des organisations vient de publier la 1ère édition Tunisie – CEO Survey.

Intitulée « Le dirigeant à l’épreuve de la résilience », cette étude phare, qui prend le pouls de plus de 4 400 dirigeantes et dirigeants dans 105 pays, est de retour pour une 26ème édition au niveau mondial et une première édition en Tunisie.

Selon ce rapport, les perspectives économiques de la Tunisie restent hautement incertaines.

La reprise économique a été relativement modeste en 2022 et les défis de la soutenabilité de la dette sont restés aigus en raison de l’augmentation des déficits budgétaires et des besoins de financement.

Les résultats préliminaires des comptes nationaux en Tunisie ont montré que l’économie nationale a enregistré une croissance annuelle du PIB réel au taux de 1,6% au cours du quatrième trimestre de 2022 en comparaison au dernier trimestre de l’année 2021.

La Tunisie s’est également retrouvée impactée par des dysfonctionnements des chaînes d’approvisionnement au niveau mondial, déclenchés dans un premier temps par la forte reprise économique constatée après la période de restriction sanitaire, puis amplifiés par la politique de zéro Covid menée par la Chine ainsi que la guerre en Ukraine.

L’empilement de chocs externes est venu perturber la trajectoire de la croissance. Mais la résilience des entreprises a permis d’éviter le pire.

Au niveau mondial, la croissance va marquer le pas, passant de 6% en 2021 à 3,2% en 2022, selon les projections du FMI.

Ce ralentissement a touché la quasi-totalité des pays développés, qui affrontent pratiquement au même moment une normalisation de leur politique monétaire et budgétaire. Dans ce contexte, les perspectives de 2023 restent très incertaines étant donné les craintes sur le déroulement de la guerre en Ukraine et la politique sanitaire menée par la Chine face à la pandémie de Covid-19.

En Tunisie, deux tendances ont émergé en 2022 et devraient rester au centre de l’attention en 2023 :

  • Nombreux sont les dirigeants à indiquer dans la 26ième édition de la Global CEO Survey de PwC que les trois premiers axes d’investissement sont la montée en compétence du capital humain, l’automatisation des processus et le déploiement de technologies avancées telles que l’IA. Ils ont exprimé vouloir consacrer davantage de leur temps à l’évolution de leurs entreprises et sa stratégie et moins de temps au pilotage de la performance quotidienne.
  • À l’inverse, les ménages craignent une dégradation de leur niveau de vie. Le risque pour 2023 est une poursuite de l’érosion de leur pouvoir d’achat qui viendrait entacher la croissance, entraînant un risque de récession. Dans un contexte où les résultats sur le marché du travail restent limités, le taux de chômage déjà élevé a atteint 15,2 % au 4ième trimestre 2022. Le chômage est particulièrement élevé chez les jeunes, les femmes et dans l’ouest du pays.

Les aides de l’État vont baisser en 2023. En effet, le budget alloué aux subventions des produits de base devrait baisser de 33,1% en 2023 passant à 2,523 milliards de dinars contre 3,771 milliards de dinars en 2022, selon le budget de l’Etat 2023. Également, ce budget prévoit une régression des subventions dédiées aux carburants de 25,7% à 5,669 milliards de dinars en 2023, contre 7,628 milliards de dinars en 2022. Néanmoins, les marges budgétaires se réduisent.

Rappelons que l’inflation, qui était sortie des radars depuis une dizaine d’années, a ressurgi sous l’onde de choc énergétique qui s’est propagée dans plusieurs pays. Pour autant, l’inflation atteint des niveaux records à 10,2% en janvier 2023 en Tunisie. Mais, elle reste très en-deçà de la moyenne européenne (3 points de moins).

La flambée des prix de l’énergie reste le fer de lance de la dynamique sur l’indice général des prix ; aujourd’hui, la moyenne de prix a dépassé les 80 US Dollars le baril. Le prix avait frôlé 130 US Dollars en mars 2022. Or, et vu la baisse des activités d’exploration et d’exploitation pétrolières au cours de la dernière décennie, aujourd’hui la Tunisie ne peut satisfaire qu’environ la moitié de ses besoins. D’autres secteurs se sont montrés plus prudents en 2022, notamment celui des services.

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