Le Maroc voit son secteur automobile prendre une ampleur considérable, se positionnant comme un acteur majeur sur l’échiquier africain et mondial. Portée par une stratégie gouvernementale volontariste, des investissements étrangers massifs et une transition assumée vers les véhicules électriques (VE), l’industrie automobile marocaine affiche des perspectives d’exportation prometteuses.
Selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, les exportations automobiles pourraient atteindre 20 milliards de dollars d’ici 2026. Un chiffre qui témoigne de la dynamique enclenchée, avec des exportations atteignant déjà environ 148,2 milliards de dirhams, soit environ 15,3 milliards de dollars, en 2023, en nette progression par rapport aux années précédentes.
Anticipant les réglementations européennes qui interdiront les véhicules à combustion d’ici 2035, le Maroc a pris le virage de l’électrification. L’objectif affiché est d’atteindre 60 % de VE dans les exportations automobiles d’ici 2030.
Cette transition est facilitée par des partenariats stratégiques avec des entreprises chinoises spécialisées dans les batteries et les composants pour VE, ainsi que des investissements étrangers substantiels.
Parmi les initiatives marquantes, la récente construction d’une « gigafactory » par l’entreprise chinoise Gotion High Tech à Kénitra, totalisant un investissement de 1,3 milliard de dollars. Cette usine, dont la production est prévue pour le troisième trimestre 2026, ambitionne une capacité initiale de 20 GWh, extensible à terme à 100 GWh.
Parallèlement, les investissements massifs dans les infrastructures, notamment dans les transports, l’hôtellerie et les stades, en prévision de la Coupe du Monde 2030, devraient donner un coup de fouet supplémentaire à l’économie marocaine.
En juillet, le Maroc avait annoncé la fabrication de la première voiture « hybride » dans la ville de Tanger. Portant le label « Made in Morocco », ce modèle baptisé « Dacia Jogger », marque une première pour le pays qui ambitionne de produire 200 voitures de ce type par jour pour cibler les marchés intérieur et européen.
Avec une production annuelle avoisinant les 700 000 véhicules, le Royaume se positionne comme leader du secteur, qui a permis de générer 141,76 milliards de dirhams, en 2023.