La Tunisie un pays riche ou un pays de riches ?

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Les deux à la fois. C’est certainement un pays par son passé glorieux. Par le savoir faire de ses femmes et hommes. Par la beauté de ses territoires et par la richesse de ses cultures. Mais la Tunisie c’est aussi un pays de riches. Les fortunes familiales continuent de prospérer. Le train de vie de la bourgeoise ne connaît pas l’austérité. Les grands groupes continuent de gagner de l’argent et la jet set a toujours son mot à dire. L’immobilier et l’hôtellerie de luxe avancent leurs pions et le marché parallèle est en pleine croissance.

Toutefois, il y a une Tunisie des pauvres. Et croyez-moi sur parole elle a de beaux jours devant elle. Des pauvres et des démunis il y en a partout dans le monde et aucun pays du monde n’échapper à cette dure réalité. Mais pour un pays de 12 millions d’habitants et limitrophe de l’Europe de quelques centaines de km seulement, c’est énigmatique.

Premières victimes de ce déclin les pauvres devenus encore plus pauvres après le 14 janvier. Ils sont abandonnés à leur sort. Ce sont de piètres consommateurs, de très mauvais clients et un corps électoral manipule sans pitié par les mouvements politiques les moins scrupuleux. Ce peuple qui a faim écume désormais les poubelles et ramasse les bouteilles en plastique. Le plus inquiétant c’est d’assister sans bouger à la longue descente aux enfers de la classe moyenne qui était la colonne vertébrale de l’équilibre de notre nation.

Les médecins, les magistrats, les avocats  les enseignants, les artisans, les artistes les cadres de l’administration et tout ce qui compte d’éclairé et d’intègre dans notre société,  s’enfoncent chaque jour un peu plus dans le besoin et la honte. Croyez qu’il est bien difficile de comprendre comment un pays disposant d’une des plus belles industries du textile de la méditerranée en soit réduit à se vêtir en friperie! Et il est encore plus difficile d’imaginer ce qu’est le quotidien d’un père de famille issu de la classe moyenne dans un pays malade du surendettement de ses ménages. Et puis pour finir comment admettre et tolérer qu’une nation telle que la notre voit ses enfants, ses jeunes et ses diplômés s’échouer sans fin sur les rivages de la méditerranée sans trouver un juste remède à ce terrible fléau de l’immigration clandestine.

Ce qui compte aujourd’hui pour restaurer la nation ce n’est pas seulement de restaurer le prestige de l’Etat et ses institutions mais aussi le prestige de ses citoyens, ses pères et mères, ses enfants qui sont les racines et les richesses authentiques de notre pays.

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