Le cabinet de recherche Briter Bridges vient de dévoiler les résultats du rapport intitulé « Mapping the African Deeptech Landscape ».
Réalisé en partenariat avec Open Startup (OST), DIGITAL AFRICA et le programme panafricain « BRAIN », ce rapport sur les DeepTech en Afrique vise à capitaliser cette dynamique existante dans toute la région en créant une base de données complète sur le paysage de l’innovation et du financement que les parties prenantes peuvent utiliser pour pionnier et façonner les DeepTech sur le continent. Il examine également plus en profondeur l’environnement politique et les principaux défis qui freinent la croissance, tout en proposant une voie à suivre pour les DeepTech en Afrique.
L’Afrique du Sud, l’Egypte et la Tunisie en tête
Le rapport souligne également que la maturité des écosystèmes deeptech en Afrique varie considérablement d’un pays à l’autre.
L’Afrique du Sud abrite le plus grand nombre de start-ups deeptech, avec plus de 90 entités, en raison notamment de l’existence d’un écosystème d’innovation bien établi, d’un solide système universitaire et du soutien gouvernemental à la recherche et au développement (R&D).
L’Égypte et la Tunisie suivent en termes de nombre de start-ups deeptech actives, avec respectivement 45 et 40 startups, grâce à des écosystèmes locaux solides et à une bonne qualité de l’éducation.
Selon ce rapport, la Tunisie n’est pas identifiée comme l’un des marchés avec le plus d’activité en termes de nombre de transactions, malgré son classement en tant que deuxième pays en termes de nombre de startups. Moins de 4% des transactions ont bénéficié aux startups deeptech tunisiennes, mettant en évidence la faible implication des investisseurs actifs sur le marché malgré la présence d’un vivier de projets. Cependant, la part de la Tunisie dans le financement montre une histoire légèrement différente, puisque 16% du volume total des financements reçus par les start-ups deeptech en Afrique entre 2013 et 2023 ont été captés par les startups tunisiennes, principalement grâce à InstaDeep.
Par ailleurs, sur les 127 hubs répertoriés, près de 70% sont basés en Afrique, l’Afrique du Sud ayant la plus grande concentration de hubs (22%), suivie par le Nigeria (12%), l’Égypte (12%), le Kenya (10%) et la Tunisie (5%).
Le Kenya et le Nigeria disposent également d’écosystèmes deeptech émergents, portés par le nombre croissant de jeunes pousses spécialisées dans les technologies propres et les énergies renouvelables.
Révolution technologique en Afrique : Les deeptech lèvent plus de 3 milliards de dollars
Le rapport révèle que les deeptech africaines ont réussi à lever plus de 3 milliards de dollars au cours de la période allant du 1er janvier 2013 au 30 juin 2023. Ce montant représente environ 15% du total des fonds levés par l’ensemble des startups africaines au cours de cette période. Sur la période allant du 1er janvier 2013 au 30 juin 2023, 67% des financements mobilisés par les deeptech africaines étaient sous forme de capitaux propres (equity), tandis que 18% étaient des financements par dette (venture debt) et 11% étaient des subventions (grants).
Le véritable engouement des investisseurs pour les start-ups deeptech en Afrique a commencé à partir de 2016. À titre d’exemple, la valeur des levées de fonds est passée de 86 millions de dollars en 2015 à 1,2 milliard de dollars au cours du premier semestre 2023. Ce semestre exceptionnel a été marqué par deux transactions majeures : la levée de fonds de 330 millions de dollars réalisée par Zipline, spécialiste de la livraison par drones, et l’acquisition d’InstaDeep, une start-up tunisienne spécialisée dans l’intelligence artificielle, par le laboratoire de biotechnologies allemand BioNTech, pour un montant de 440 millions de dollars.
En ce qui concerne les fondateurs des deeptech en Afrique, près de 90 % des start-ups répertoriées sont dirigées par des hommes, tandis que seulement 13,5 % comptent au moins une femme dans leur équipe fondatrice.