La Tunisie, 5ème pays le plus vulnérable à la sécheresse à l’échelle mondiale : Quels enjeux pour l’économie ?

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L’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives (ITCEQ) vient de dévoiler les résultats de son dernier rapport, révélant que la Tunisie se classe désormais comme le cinquième pays le plus vulnérable au risque accru de sécheresses et de déficit hydrique à l’échelle mondiale.

Selon les normes internationales fixant le seuil minimum des besoins hydriques d’un pays à 1000 m3 par habitant et par an, la Tunisie se situe en dessous du seuil de pauvreté hydrique, avec moins de 500 m3 par habitant et par an.

Déjà perceptibles, les effets du changement climatique en Tunisie devraient devenir significatifs d’ici 2050, constituant l’un des principaux défis pour le développement du pays. L’augmentation de la température, la diminution des précipitations et l’intensification des événements climatiques extrêmes auront des répercussions négatives sur les rendements agricoles ainsi que sur les ressources en eau et en sol.

Confrontée à six années de sécheresse au cours de la dernière décennie, la Tunisie se retrouve face à une vulnérabilité significative du secteur de l’eau, qui se classe au deuxième rang après l’agriculture, en raison d’un prélèvement élevé des ressources en eau douce et d’une capacité réduite des barrages.

Dans ce rapport, les experts soulignent que cette vulnérabilité pourrait entraver le développement économique et social du pays.

« Ces facteurs de vulnérabilité sectoriels pourraient entraver le développement économique et social de la Tunisie », préviennent les auteurs du rapport qui recommandent de prendre en considération, lors de la planification économique à moyen et long termes, la réalité des changements climatiques. Ils insistent sur la nécessité de renforcer les mesures d’adaptation, particulièrement cruciales pour une économie fortement dépendante des exportations agricoles et des importations de céréales.

Face à ces défis, les experts recommandent la conception et la mise en place d’une stratégie d’adaptation intégrée visant à réduire les contraintes structurelles au développement économique, en mettant un accent particulier sur le secteur agricole.

Pour faire face à cette situation, la Tunisie doit mettre en place des politiques d’adaptation au changement climatique, notamment dans le domaine hydraulique, en construisant des stations de dessalement, des unités d’épuration des eaux usées et en investissant dans la maintenance et la construction de nouveaux barrages afin de résoudre les problèmes de pénurie d’eau à moyen et long termes.

Cependant, l’efficacité de ces politiques dépendra d’une gestion améliorée des ressources en eau, ainsi que de l’optimisation de la productivité de l’eau dans tous les secteurs économiques, tout en réduisant les pertes et le gaspillage.

Les décideurs ont reconnu l’urgence du problème et ont élaboré des stratégies d’adaptation à long terme, mais celles-ci nécessitent des investissements importants, tant du secteur public que privé, notamment dans la construction d’installations de dessalement et de traitement des eaux usées, ainsi que dans les ressources énergétiques nécessaires pour les faire fonctionner.

Ainsi, la structure de financement et les coûts des politiques d’adaptation joueront un rôle central dans la détermination de leur impact économique global et de leur efficacité pour stabiliser l’économie à long terme, conclut le rapport.

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