La trajectoire incertaine de la production de phosphate en Tunisie

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Houcine Rehili, expert en développement et gestion, s’est exprimé sur les ondes d’Express FM, concernant la situation et l’évolution du secteur du phosphate en Tunisie.

Concernant la production de phosphate, Houcine Rehili a présenté ses prévisions pour les années à venir. Elles se situent à 4,5 millions de tonnes en 2023 et 5,5 millions de tonnes en 2024. Toutefois, l’année 2023 a réservé une surprise décevante, avec une production d’environ 2,8 millions de tonnes. Cela suggère que même en 2024, les estimations initiales pourraient ne pas être atteintes.

Selon Rhili, la diminution de la production peut être attribuée à la détérioration des équipements de la Compagnie de Phosphates de Gafsa, qui n’ont pas bénéficié de renouvellements.

Pour rétablir un rythme de production normal, une injection d’investissements d’environ 237 millions de dinars est nécessaire, selon ses estimations.

Cependant, le spécialiste a souligné un obstacle majeur à cette initiative : l’indisponibilité des fonds nécessaires. Il a précisé qu’actuellement, seuls 60 à 70 millions de dinars pourraient être alloués pour l’acquisition d’une partie des équipements.

En dépit de l’augmentation significative du prix de la tonne de phosphate sur le marché international, passant de 88 dollars en 2011 à 175 dollars en avril 2022, puis à 348,5 dollars en 2003, la Tunisie n’a pas su tirer pleinement parti de cette tendance au cours des trois dernières années, selon les observations de Rhili.

Il a souligné que des opportunités cruciales ont été manquées pour mobiliser des ressources importantes, redresser la Compagnie des Phosphates de Gafsa, et atteindre le niveau de production de 2010, soit entre 8 et 9 millions de tonnes.

De plus, Rhili a noté que la Russie et les États-Unis prévoient de se retirer du secteur du phosphate dans les années à venir, tandis que la Chine cherche à renforcer sa présence dans plusieurs pays, dont l’Algérie et la Tunisie.

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