La Côte d’Ivoire, future « start-up Nation » de l’Afrique ?

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Aujourd’hui, les start-ups ont largement dépassé le cadre californien de la Silicon Valley. Le marché de l’entreprenariat s’est développé dans le monde entier, représentant indéniablement un avantage immense pour l’économie des pays. En Afrique, plus particulièrement en Côte d’Ivoire, les start-uppeurs se lancent dans cette incroyable aventure devenant une réelle source d’inspiration pour les pays africains.

Pour son numéro spécial Afrique, Entreprises Magazine décortique l’environnement entrepreneuriale de la Côte d’Ivoire, potentielle « start-up Nation » de l’Afrique.

Avec une économie dominée par l’agriculture qui représente 40% de l’activité, la Côte d’Ivoire est le pays le plus riche de toute l’Afrique de l’Ouest, affichant la meilleure croissance de la région, elle est également devenue le premier pays africain au sous-sol pauvre à devancer en richesse un pays d’Amérique hispanique.

Néanmoins, avec d’innombrables avantages et opportunités, la Côte d’Ivoire part de loin et présente encore de nombreux freins. En effet, malgré les 150 milliards de francs CFA investis par l’Etat dans la fibre optique, les coupures de réseau restent fréquentes ralentissant les entrepreneurs par des infrastructures numériques.

Mais rien ne semble arrêter les start-ups Ivoiriennes qui enjambent les freins et les limites persistants faisant de ces faiblesses une force.

Le dur labeur du gouvernement Ivoirien 

L’État Ivoirien tend à favoriser la création de ses jeunes pousses. Ce mouvement se caractérise par une politique économique qui vise à favoriser le développement des start-ups.

Bruno Koné, ministre ivoirien de l’Économie numérique a contribué depuis sa nomination à aider les start-ups ivoiriennes et redouble d’efforts chaque jour pour atteindre leurs objectifs.

« L’essor de l’économie numérique, c’est la quatrième révolution, celle qui va connecter les habitants. La Côte d’Ivoire ne pouvait pas rester en marge. Elle peut nous aider à nous développer plus rapidement, à créer des emplois, réduire les coûts et mieux gouverner. Il représente déjà 8% de notre PIB. Je suis persuadé que l’entrepreneuriat est un moyen d’occuper sainement les jeunes gens, de les aider à trouver du travail. », déclarait-il.

En 2016, il lance la « Fondation Jeunesse numérique », un incubateur de start-ups ayant pour objectif de lutter contre le chômage des jeunes grâce aux TIC. Il a également offert 2 millions de Fcfa à un centre d’innovation technologique.

Le gouvernement se bat sur tous les fronts et se retrousse les manches pour encourager les Ivoiriens à entreprendre et étendre le vivier de compétences technologiques.

Les « success stories » Ivoiriennes

Et cela fonctionne, les start-ups fleurissent sur le sol ivoirien.

On peut notamment citer, « Lifiled Ci », qui a été créée dans le but de résoudre les problèmes liés à l’inaccessibilité à internet et au déficit énergétique des populations. Cette start-up vise les villages reculés de Côte d’Ivoire où les opérateurs de téléphonie mobile et distributeurs d’électricité domestique sont absents, en leur apportant en un temps record le Wifi sans fil grâce à la technologie « Li-fi » basée sur l’utilisation de la lumière de longueur d’onde. Cette start-up a équipé plusieurs écoles primaires grâce à un kit de panneaux lumineux qui coûte 5 millions de francs CFA.

« Etudesk » est une startup spécialisée dans les technologies de l’éducation et qui offre des formations en ligne orientées métier pour aider les étudiants et les demandeurs d’emploi à se préparer au recrutement dans les marchés émergents. Les parcours et modules sont co-produits avec les entreprises locales pour répondre ainsi à leurs besoins réels en termes de compétences dans les industries tertiaires (Informatique, Marketing, RH, Ventes, Finance, Logistique, etc.), puis les profils des apprenants les plus qualifiés sont partagés avec les entreprises lors de leurs processus de recrutement.

« S-Cash Payment » est le 1er compte mobile alternatif pour particuliers et micro-entrepreneurs à faibles revenus. Un service bancaire intelligent permettant de combiner la nano-épargne, le nano-crédit et les moyens de paiement modernes de manière économique

Créée en 2015 à l’initiative de l’entrepreneur ivoirien Vangsy Goma, « Africab » s’est hissée à la première place des entreprises de VTC à Abidjan. Cet Uber ivoirien affichait un chiffre d’affaires de plus de 70 millions de francs CFA au premier trimestre 2017.

La liste est encore bien longue, plusieurs Ivoriens se sont lancés dans cette aventure entrepreneuriale dans l’optique d’aider le pays et faire avancer les choses. En effectuant cette observation, il est difficile de ne pas se demander si la Côte d’Ivoire n’est pas une « start-up Nation » en devenir ?

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