À l’occasion de la 21ème édition du Tunisia Investment Forum, la Banque Européenne d’Investissement (BEI) a pris une initiative majeure en accordant un prêt avec le soutien de l’Union européenne, destiné à renforcer les infrastructures en Tunisie.
Paraphé par la ministre de l’Économie et de la Planification, Féryel Ouerghi Sebaï, et le Vice-Président de la BEI responsable des financements en Tunisie, Ioannis Tsakiris, cet accord de prêt s’élève à 210 millions d’euros, soit environ 707 millions de dinars tunisiens.
Ce montant, qui servira à moderniser la section de la route RN13 entre Sfax et Kasserine, s’inscrit dans le Plan National des Transports 2040 de la Tunisie, visant à améliorer la connectivité régionale et à dynamiser l’économie dans les zones défavorisées.
Ce projet, géré par le Ministère tunisien de l’Équipement et de l’Habitat, vise à transformer l’infrastructure existante en passant de 2×1 voies à 2×2 voies, avec l’ajout de barrières médianes, sur une distance de 180 kilomètres jusqu’à la frontière algérienne.
Cette modernisation est censée améliorer l’inclusion sociale, l’accessibilité et la mobilité pour les populations locales, en particulier les communautés vulnérables.
Les bénéfices incluent des gains en confort, rapidité des services, économie de temps, réduction des coûts d’exploitation et une diminution notable des accidents de la route.
La modernisation de ce corridor stratégique est vue comme un levier pour réduire les inégalités régionales, renforcer l’intégration régionale et ouvrir de nouvelles routes commerciales avec l’Algérie et la Libye, favorisant ainsi un dynamisme économique et des investissements dans les régions défavorisées.
Ce projet s’inscrit dans les priorités de l’Union européenne pour la Méditerranée et l’Initiative Equipe Europe Investissement en Tunisie, axée sur l’amélioration des infrastructures économiques du pays. Il est aligné sur les Accords de Paris et respecte les normes de la BEI pour les transports durables, en accord avec les critères de durabilité environnementale et de résilience de la Banque.
Réalisé en coopération étroite avec la Banque mondiale, qui assure un financement parallèle et une supervision technique rigoureuse, ce projet répond aux Objectifs de Développement Durable des Nations Unies.
En définitive, la BEI et ses partenaires ne se contentent pas de moderniser une route, mais œuvrent pour un avenir plus connecté, inclusif et prospère pour la Tunisie.
À l’issue de cette signature, loannis Tsakiris, Vice-Président de la BEI, a déclaré : « Ce projet transformateur représente une avancée majeure pour les infrastructures de transport en Tunisie. En améliorant la connectivité régionale et en facilitant les échanges économiques avec les pays voisins, nous contribuons à réduire les inégalités régionales et à dynamiser l’économie locale. Cette initiative est un exemple concret de notre engagement envers un développement durable et inclusif, créant des opportunités d’emploi et améliorant la qualité de vie des communautés locales. »
Pour sa part, Francisco Joaquin Gaztelu Mezquiriz, Directeur du Voisinage méridional et Turquie, Direction Générale pour le Voisinage et des Négociations d’Elargissement (DG NEAR), Commission européenne a ajouté : « La modernisation du corridor Sfax-Kasserine est bien plus qu’un simple projet d’infrastructure, c’est une initiative stratégique qui illustre notre vision commune d’un avenir prospère et connecté pour la Tunisie. En soutenant des projets de cette envergure, nous renforçons les liens économiques et sociaux, promouvons le développement régional et offrons un meilleur avenir aux générations futures. »
La ministre de l’Equipement et de l’Habitat, Sarra Zaafrani Zenzri, a présenté les éléments clés du projet, mis en évidence ses objectifs, et a annoncé les prochaines étapes :
« La réalisation du projet de dédoublement de la route nationale n°13 reliant les villes de Kasserine à Sfax passant par Sidi Bouzid et Kairouan entre dans le cadre du programme des corridors stratégiques reliant les gouvernorats de l’intérieur aux põles économiques côtiers. L’objectif est de promouvoir l’intégration de ces gouvernorats dans le cycle économique par l’augmentation des échanges commerciaux, la réduction des différences entre les régions à travers le développement du secteur des infrastructures routières et l’augmenter de la sécurité routière. Les études techniques, l’étude d’impact environnementale et sociale, ainsi que l’étude de Plan d’action de réinstallation ont été achevées. Actuellement, les services du Ministère de l’Equipement et de l’Habitat travaillent sur le dossier de la libération foncière du projet qui avance conformément au planning mis au point avec le Ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières, ainsi que toutes les parties prenantes. Il est prévu qu’un appel d’offres international soit annoncé au cours du deuxième semestre 2024 et que les travaux débutent au cours du deuxième trimestre 2025, qui se poursuivent durant 36 mois ».
