
Le Conseil d’administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a décidé de maintenir son taux directeur à 7,50%. Cette décision a été prise et approuvé après un examen approfondi des évolutions économiques et financières, tant sur le plan international que national.
La BCT estime que l’économie mondiale reste marquée par des risques financiers et économiques majeurs, alimentés par les tensions commerciales et géopolitiques. Ces incertitudes continuent de peser sur la croissance des principales puissances économiques, tout en compliquant les prévisions concernant les prix des matières premières et l’inflation globale. Les banques centrales voient désormais leur marge de manœuvre se réduire, les contraignant à une approche plus prudente dans l’ajustement des taux d’intérêt, souligne le communiqué.
Sur le plan national, la BCT note une amélioration graduelle après le léger ralentissement observé au premier trimestre 2025. Cette amélioration s’explique notamment par la relance des industries exportatrices et la vigueur de la demande intérieure. Les importations ont d’ailleurs affiché une progression soutenue au deuxième trimestre 2025, en particulier pour les matières premières et les demi-produits. Le déficit commercial (FOB-CAF) a atteint 9.900 millions de dinars (MDT) à la fin du premier semestre 2025, contre 8.017 MDT un an plus tôt, contribuant ainsi à l’aggravation du déficit courant, qui s’est établi à 3.399 MDT (1,9% du PIB) fin juin 2025, contre 1.964 MDT (1,2% du PIB) en 2024. Toutefois, cette détérioration a été partiellement compensée par la bonne performance des revenus du travail et des recettes touristiques. Les réserves nettes en devises restent solides, s’élevant à 23,2 milliards de dinars (soit 101 jours d’importation) au 29 juillet 2025, contre 24,4 milliards un an auparavant. Par ailleurs, le dinar tunisien affiche une stabilité face aux principales monnaies étrangères, un facteur qui devrait contribuer à modérer l’inflation.
Les pressions inflationnistes ont continué de s’atténuer au premier semestre 2025, sous l’effet combiné d’un recul des facteurs externes et des mesures monétaires antérieures. Le taux d’inflation s’est stabilisé à 5,4% en juin 2025, contre 6,2% fin 2024. L’inflation sous-jacente (hors produits alimentaires frais et prix administrés) a également reculé, passant à 4,7% en mai-juin 2025, contre 5,2% en décembre 2024.
Les prix administrés, gelés pour la plupart, ont enregistré une hausse modérée de 1,5% en juin 2025, contre 3,8% fin 2024. En revanche, les contraintes d’approvisionnement ont maintenu l’inflation des produits alimentaires frais à un niveau élevé, atteignant 13,6% en juin 2025, contre 12,6% fin 2024, bien au-dessus de la moyenne historique de 5%.
Les projections tablent sur une poursuite de la baisse graduelle de l’inflation au second semestre 2025, avec un taux moyen annuel estimé à 5,3%, contre 7% en 2024. Cependant, une flambée imprévue des prix internationaux des matières premières pourrait inverser cette tendance.